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Inondations au Brésil : des dizaines de morts, des centaines de milliers de sinistrés et la crainte de pénuries

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L'Etat du Rio Grande do Sul et sa capitale Porto Alegre sont sous les eaux et coupés du monde après d'énormes pluies. Une soixantaine de personnes sont mortes et une centaine encore portée disparue ce dimanche 5 mai.

Un «jour clé» pour les opérations de secours, a déclaré le ministre de la Communication de la présidence, Paulo Pimenta. Une course contre la montre est engagée ce dimanche 5 mai dans le sud du Brésil pour faire face aux inondations monstres qui ont dévasté l'Etat du Rio Grande do Sul. Depuis les rues gorgées d'eau ou vue du ciel, l'ampleur de la catastrophe est frappante : des maisons dont on aperçoit à peine le toit, des habitants qui ont tout perdu en quelques minutes et le centre de Porto Alegre, la capitale moderne de l'Etat où vivent 1,4 million de personnes, totalement inondée.

Le bilan humain ne cesse de s'alourdir. D'après la dernière annonce ce dimanche en début d'après-midi de la défense civile brésilienne, 66 sont mortes et au moins 101 personnes sont portées disparues. En plus des quelque 80 000 personnes évacuées de leur domicile et des 15 000 ayant trouvé refuge dans des abris mis en place par les autorités de l'État, plus d'un million de foyers sont privés d'eau, un demi-million de personnes ont été directement affectées par le sinistre.

Selon la municipalité, le fleuve Guaiba qui traverse la ville a atteint le niveau record de 5,09 mètres, bien au-delà du pic historique de 4,76 m recensé pendant les inondations de 1941. Mais l'eau continue d'avancer dans la métropole et une centaine d'autres localités, avec des conséquences toujours plus dramatiques. Les précipitations ont diminué pendant la nuit de samedi à dimanche mais devraient persister pendant les 24 à 36 prochaines heures, les autorités mettant désormais en garde contre les glissements de terrain.

Eduardo Leite, le gouverneur de l'Etat qui a qualifié la situation de «dramatique et absolument sans précédent», recevra ce dimanche le président brésilien Lula pour la deuxième fois depuis le début des inondations. Il a d'ores et déjà appelé à un «plan Marshall» pour reconstruire la région.

En attendant, sur le terrain, les mêmes scènes se répètent : des habitants réfugiés sur leur toit dans l'attente de secours et de petites barques naviguant dans ce qui était des rues et des avenues.

Rationnement de l'eau

L'inquiétude commence également à monter concernant le manque de vivres et la rupture des chaînes de production dans cet Etat agricole, l'un des plus dynamiques du Brésil et qui pèse un cinquième du PIB du pays. Face aux risques de pénurie, le maire de Porto Alegre, Sebastiao Melo, a appelé la population à rationner l'eau après la fermeture forcée de quatre des six usines de traitement des eaux de la ville.

Les inondations ont en partie coupé Porto Alegre du reste du pays. Selon la police routière, les voies d'accès depuis le sud sont coupées à environ 15 km de la ville, mais il est encore possible d'y accéder par le nord. La principale station d'autobus est inondée et fermée et l'aéroport international de Porto Alegre a suspendu depuis vendredi toutes ses opérations pour une durée indéterminée.

Les pluies sont favorisées par «un cocktail désastreux» qui mêle le phénomène météorologique El Niño au changement climatique et d'autres phénomènes extrêmes, a affirmé le climatologue brésilien Francisco Eliseu Aquino.

Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes avaient péri après le passage d'un cyclone dévastateur. Selon les experts, ces phénomènes climatiques extrêmes ont gagné en fréquence et en intensité avec le réchauffement climatique.

Le Brésil a vécu une période de sécheresse historique l'an dernier dans le nord du pays et le nombre de feux de forêt a atteint un record de janvier à avril.

Mise à jour : à 14h40, avec l'ajout d'un nouveau bilan humain communiqué par la défense civile brésilienne.

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