Procès du « faiseur d'eunuques » : à la tête d'un réseau de modifications corporelles extrêmes, il diffusait les vidéos sur un site web

Pendant deux jours, un tribunal de Londres doit statuer sur les agissements de Marius Gustavson, un ressortissant norvégien de 46 ans, poursuivi pour avoir mis en ligne des vidéos payantes de mutilations génitales.

Selon Sky News, qui suit le procès, Marius Gustavson était le « cerveau » d'un « commerce lucratif ». Pour la procureure, « la nature et l'ampleur » des faits sont « sans précédent ». L'homme est entendu pour une demi-douzaine de chefs d'accusation : complot en vue de commettre des lésions corporelles graves, création et diffusion d'images images indécentes d'un enfant, possession d'images pornographiques extrêmes,…

En 2017, il avait créé le site web en utilisant le nom « faiseur d'eunuques ». Un site disponible non pas sur le darknet mais sur le web classique et accessible sur simple abonnement. Au total, en quatre ans, Marius Gustavson a ainsi amassé quelque 300 000 livres de paiements, soir un peu plus de 350 000 euros, grâce à 22 841 utilisateurs enregistrés dans le monde entier.

Au moins treize hommes dont un garçon de 16 ans, ont été ainsi mutilés, contre la promesse d'argent provenant des revenus des vidéos. Tous ont affirmé avoir été consentants, mais sous l'emprise de Marius Gustavson, décrit comme un individu particulièrement manipulateur.

Des organes découverts dans son congélateur

Selon le site Vice, rapporté par Slate, deux hommes avaient déjà été condamnés à des peines de prison dans cette affaire, après que Marius Gustavson a demandé à l'un de lui couper le pénis et les testicules, à l'autre de lui geler la jambe jusqu'à amputation. Car l'homme jugé à Londres cette semaine se mettait également en scène pour les besoins de son entreprise. Dernièrement, il s'était fait couper le bout de son mamelon.

Les enquêteurs ont retrouvé des parties de corps humains dans le congélateur du suspect, tandis que le propre pénis de Gustavson a été découvert dans un tiroir de sa maison.

Marius Gustavson, qui utilise désormais un fauteuil roulant en raison de son amputation, a comparu ce jeudi par liaison vidéo depuis la prison de Wandsworth, tandis que six coaccusés comparaissaient sur le banc du tribunal. Il encourt jusqu'à cinq années de prison.