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Allemagne : l'eurodéputé Matthias Ecke agressé, le chancelier Olaf Scholz dénonce une « menace pour la démocratie »

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L'élu, âgé de 41 ans, a été « frappé » par quatre inconnus à Dresde lors de la pose d'affiches de campagne pour le SPD, le parti du chancelier allemand.

L'eurodéputé allemand Matthias Ecke, à Dresde, en Allemagne, le 20 avril 2024. MATTHIAS RIETSCHEL / REUTERS

Matthias Ecke, eurodéputé allemand du Parti social-démocrate (SPD) au pouvoir, a été grièvement blessé par des inconnus qui l'ont attaqué alors qu'il placardait des affiches électorales, ont annoncé, samedi 4 mai, la police et la ministre de l'intérieur, qui a mis en garde contre une montée de la « violence antidémocratique ».

L'agression subie vendredi soir à Dresde, dans l'est de l'Allemagne, par le député européen, tête de liste du SPD dans la région de Saxe pour les élections européennes de juin, n'est pas la première visant ces derniers mois des représentants politiques allemands.

Selon la police régionale, l'élu, âgé de 41 ans, a été « frappé » par quatre inconnus lors de la pose d'affiches de campagne pour le parti du chancelier Olaf Scholz. Il a dû « recevoir des soins médicaux à l'hôpital », ajoute le communiqué. M. Ecke a été « grièvement blessé et doit être opéré », a déclaré la fédération SPD de Saxe.

Olaf Scholz condamne l'attaque

La police ajoute qu'avant cette agression, un homme de 28 ans collant des affiches pour le parti des Verts, dans la même rue, a aussi été frappé « à coups de poing et de pied ». Les enquêteurs disent soupçonner le même groupe d'agresseurs, notamment en raison « de la concordance dans la description » des suspects. L'enquête a été confiée aux services de protection de l'Etat, signifiant ainsi que la police étudie la piste de violences à motif politique.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a fermement condamné l'attaque, se disant inquiet de la multiplication de telles violences qui « menacent » la démocratie. « Nous ne devons jamais nous résigner à de tels actes de violence », a déclaré M. Scholz lors d'un congrès de partis socialistes européens à Berlin. « La démocratie est menacée par ce genre d'actes. »

« Si une agression à motivation politique (…) se confirme à quelques semaines des élections européennes, cet acte de violence grave constitue également une grave attaque contre la démocratie », a réagi la ministre de l'intérieur, Nancy Faeser, dans un communiqué.

Estimant qu'il s'agit d'une « nouvelle dimension de la violence antidémocratique », la ministre invoque la responsabilité des « extrémistes et populistes, qui attisent un climat de violence croissante par des attaques verbales totalement disproportionnées ».

« Les graines semées par l'AfD sont en train de germer »

Les responsables du SPD de Saxe ont mis en cause le rôle du parti d'extrême droite AfD, qui a connu une forte progression dans les sondages depuis un an. « Les graines semées par l'AfD et d'autres extrémistes de droite sont en train de germer. Leurs partisans sont désormais totalement désinhibés et nous considèrent manifestement, nous les démocrates, comme du gibier », ont déploré Henning Homann et Kathrin Michel, dirigeants régionaux du parti.

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Jeudi soir, deux élus des Verts, parti qui gouverne avec le SPD, avaient été pris à partie à Essen, dans l'ouest de l'Allemagne, et l'un d'eux avait été frappé au visage, selon la police.

Le même jour, quelques dizaines de manifestants s'en étaient pris à la vice-présidente du Bundestag, Katrin Göring-Eckardt, une élue écologiste, après un événement festif dans l'est de l'Allemagne. Sa voiture avait été bloquée et des renforts de police avaient dû être appelés pour permettre son départ des lieux.

Ces agressions sont le résultat de « discours, de l'ambiance créée, du fait d'amener les gens les uns contre les autres et de les opposer », a déploré Olaf Scholz. « Nous devons nous y opposer ensemble. »

« Cette flambée de violence est un avertissement »

Selon Armin Schuster, ministre de l'intérieur de Saxe, où se tiendra un important scrutin régional le 1er septembre, 112 délits à motif politique liés aux élections ont été recensés dans le Land depuis le début de l'année - dont 30 contre des titulaires de fonctions politiques ou de mandats électifs. « Ce qui est absolument inquiétant, c'est l'intensité avec laquelle les attaques se multiplient actuellement », a déclaré samedi M. Schuster.

Fin avril, les Verts du Land de Saxe avaient fait état de « quatre incidents en une demi-journée » visant les colleurs d'affiches du parti, dénonçant « un nouveau niveau d'escalade ». « Cette flambée de violence est un avertissement », a estimé samedi le chef de l'Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a condamné des « épisodes inacceptables de harcèlement à l'encontre de représentants politiques ».

Le Monde avec AFP

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