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Valenciennes : six mois de prison ferme requis contre 12 hommes pour avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 14 ans

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Les douze prévenus, sans lien entre eux, ont également échangé des images présentant un caractère pédopornographique. L'un d'entre eux a même eu un rapport sexuel non protégé avec la collégienne.

Les déclarations les plus aberrantes se sont succédées au tribunal correctionnel de Valenciennes ce jeudi 25 avril, où douze hommes âgés de 26 à 61 ans ont comparu pour avoir eu des relations sexuelles, tarifées ou non, avec une adolescente de 14 ans, qu'ils rencontraient via le site controversé coco.fr ou sur Snapchat. Les débats ont tourné autour de la question de la connaissance de l'âge de l'adolescente par les prévenus au moment des faits, d'octobre 2022 à avril 2023.

Toute la journée, douze hommes aux profils variés par leur travail (employés, ouvrier, militaire, boulanger, intérimaire, apprenti...) ou leur parcours de vie (divorcé, dépressif, en marge de la société…) ont été poursuivis pour «recours à la prostitution d'un mineur» pour cinq d'entre eux, pour «atteinte sexuelle sur mineur» pour six d'entre eux. Tous étaient jugés pour «sollicitation» et «détention de l'image d'un mineur à caractère pornographique». Un douzième prévenu n'est poursuivi que pour ces derniers faits.

«Elle m'a demandé de lui acheter un test de grossesse»

Sous le regard du père de la victime, mais pas de la jeune fille, absente, la présidente du tribunal, Mathilde Classeau, est revenue sur les détails de cette affaire tentaculaire où tous les prévenus n'avaient aucun lien entre eux. L'alerte était venue du signalement d'une fugue des parents de la jeune fille auprès de la gendarmerie de Bouchain (Nord) en avril 2023. Grâce à son téléphone, l'adolescente avait été retrouvée dans un hangar agricole chez un agriculteur de 53 ans dans le Pas-de-Calais, Éric D.

Jeudi, le quinquagénaire a raconté comment il a créé une relation «bienveillante» avec la collégienne, où ils discutaient «de tout et de rien» dont des «relations familiales» compliquées de son interlocutrice. «Je l'ai rencontrée plusieurs fois, reconnaît le prévenu. Un jour, elle voulait chercher des packs contraceptifs et je l'ai fait pour elle. À un autre moment, elle s'est retrouvée avec un décalage de règle et elle ne voulait pas en parler à ses parents. Elle m'a demandé de lui acheter un test de grossesse.» Lui aussi a envoyé une photographie de son sexe, en réponse à une vidéo à caractère pédopornographique.

Il n'est pas un cas isolé. Au cours de leurs investigations, les enquêteurs ont exploité le téléphone de la victime et découvert des échanges à caractère sexuel, des photographies à caractère pornographique et des messages relatifs à des prestations sexuelles tarifées avec de nombreux adultes. Elle utilisait le réseau social Snapchat et surtout le site de rencontres et de prostitution Coco, similaire au site utilisé par deux mineurs mis en examen vendredi pour «assassinat» après la mort à Grande-Synthe de Philippe. 54 conversations avec des échanges de «nudes», des photographies dénudées, ont été comptabilisées par les autorités, qui ont procédé à l'interpellation et au placement en garde à vue de quinze personnes le 9 janvier.

«Je ne peux pas croire qu'on puisse lui donner 16 ou 17 ans»

Héloïse*, jeune femme longiligne, avec un carré et des lunettes, a multiplié les discussions avec des adultes parfois quatre fois plus âgé avec un compte sur l'application de rencontre, où elle affichait «18 ans». Les prévenus ont tous plaidé la malchance, voire le manque de vigilance, comme Frédéric S. «On n'a pas discuté de jardinage, mais directement de sexe, narre ce Belge de 55 ans. Quand on s'est donné rendez-vous chez moi, elle m'a affirmé avoir 18 ans, mais je lui donnais plutôt 16 ans et demi, 17 ans. Elle m'a fait une fellation puis un rapport sexuel vaginal. Je suis célibataire, j'avais envie de faire l'amour.»

D'autres affirmant que les tenues et le maquillage de la jeune femme auraient pu laisser la place au doute. Son père, après avoir écouté tous les prévenus, a fait part de son interrogation avec dignité. «À 14 ans, elle faisait très jeune. On lui donnait 12 ans, voire moins au premier regard. Et elle s'habille simplement, avec très peu de maquillage. Non, c'est une enfant. Je ne peux pas croire qu'on puisse lui donner 16 ou 17 ans.» «Sur les photos retrouvées dans les conversations, on voit bien que ce n'est pas une fille qui s'est maquillée, appuie Me Grégory Frère. On ne peut justifier, à aucun moment, un attrait d'une gamine pour des quinquagénaires.»

Le délibéré final aura lieu vendredi. En attendant, jeudi en fin de journée, six mois de prison ferme ont été requis contre les douze prévenus.

*Le prénom a été modifié.

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