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Couvre-feu : l'exclusion des enfants de l'espace public se porte bien, merci pour elle, tant pis pour eux

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Billet

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Les déclarations et décisions des responsables politiques visant à réduire la présence des jeunes dans les rues se sont multipliées ces derniers temps. Il n'est pourtant pas possible de construire une société sur l'exclusion, même temporaire, d'une partie de sa population.

«A 12 ans ou 13 ans, on n'a rien à faire dans la rue la journée.» «Quand t'es un mioche de 10-11 ans, tu n'es pas à 3 heures du matin en ville.» Ces assertions émanent, respectivement, du Premier ministre, Gabriel Attal, et du maire de Béziers, anciennement proche du Rassemblement national (mais toujours plutôt proche de ses idées), Robert Ménard. Le premier justifiait ainsi sa volonté que tous les collégiens, à commencer par ceux scolarisés en réseau d'éducation prioritaire, restent dans leur établissement jusqu'à 18 heures tous les jours, qu'ils aient classe ou non. Le second, la mise en place dans sa ville d'un couvre-feu pour les moins de 13 ans, décision qui fait suite à l'annonce par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, d'une mesure similaire à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). On résume : les enfants n'ont rien à faire dans la rue la journée, mais pas plus la nuit venue. Quand, alors, sont-ils les bienvenus dans l'espace public ? De 7h15 à 7h17 une semaine sur deux (et seulement s'ils se déplacent à cloche-pied) ? On exagère, bien sûr, mais cette succession de déclarations populistes - autant que grossières, car s'il existe sans doute des cas de bambins traînant dans la rue à l'heure des fermetures de bar, ils ne constituent pas la majorité - interroge.

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En février, Libération consacrai

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