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Introverti, croix gammées dans sa chambre... Ce que l'on sait sur l'adolescent d'Antibes soupçonné de préparer une tuerie de masse

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Le jeune homme de 16 ans, ancien élève du campus Vert d'Azur à Antibes et soupçonné de préparer une tuerie de masse, a été écroué par le Parquet de Grasse ce jeudi 25 avril. Un signalement avait été émis le 23 février, par le conseil départemental des Alpes-Maritimes.

Alice Patalacci Publié le 25/04/2024 à 12:16, mis à jour le 25/04/2024 à 18:07

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Stupeur, mercredi soir. Sur son site, Cnews publie quelques lignes annonçant l'interpellation, lundi, d'un jeune homme de 16 ans, soupçonné de préparer une tuerie de masse dans un lycée d'Antibes. Dans la foulée, Nice-Matin apprend que l'adolescent, ancien élève du campus Vert d'Azur et décrit "très perturbé et très dangereux", a été présenté au parquet de Grasse à l'issue d'une garde à vue à la caserne Auvare de Nice.

Une quinzaine d'heures plus tard, la sentence tombe: le prévenu a été écroué. Une information judiciaire devrait être ouverte mais la santé mentale du jeune homme sera déterminante pour les suites de cette affaire.

D'abord, un signalement du conseil départemental

Dans un communiqué de presse, le parquet de Grasse nous apprend que tout commence vendredi 23 février. Le conseil départemental des Alpes-Maritimes fait un signalement au parquet, alarmé face aux propos inquiétants tenus à son pédopsychiatre par un jeune homme âgé de 16,5 ans, suivi pour des troubles d'ordre psychiatrique.

Ses paroles laisseraient craindre "un passage à l'acte imminent de nature meurtrière", indique le communiqué. Selon nos sources, le jeune homme, décrit comme "introverti", "froid", est fasciné par les tueurs comme Anders Breivik - coupable d'avoir tué 77 personnes et en avoir blessé 320 à Oslo en 2011 - ou le duo Eric Harris et Dylan Klebod - auteurs de la tuerie de Columbine (USA), qui avait coûté la vie à douze élèves et un professeur.

L'enquête s'étoffe et parle de "projet de tuerie de masse"

Le même jour, le parquet ouvre une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme ou crime", confiée au commissariat d'Antibes. Les policiers comprennent alors que le jeune homme faisait l'objet d'une hospitalisation d'office.

Une dizaine de jours après le signalement du conseil départemental, le parquet ouvre une information judiciaire, mercredi 6 mars.

Petit à petit, l'enquête reprise par la police judiciaire de Nice s'étoffe et confirme que le jeune homme "nourrissait un projet de tuerie de masse, sans connotation religieuse".

En lien avec une mineure, hospitalisée en Normandie

Au cours de la perquisition effectuée au domicile du mineur, à Antibes, les enquêteurs ont notamment relevé la présence de croix gammées et de signes cabalistiques sur les murs de sa chambre. Toujours selon le communiqué de presse du parquet, ils ont également saisi des carnets décrivant à grands traits son projet criminel, des armes blanches et un gilet tactique pare-balle.

L'exploitation de son ordinateur et de son téléphone a révélé qu'il était entré contact avec une jeune fille âgée de 17 ans, hospitalisée en psychiatrie à Cherbourg-en-Cotentin, en Normandie, qui semblait partager ses intentions meurtrières.

L'adolescent est depuis écroué

Son hospitalisation d'office levée, le mineur a été placé en garde à vue lundi dernier, dans le cadre de l'information judiciaire en cours. Il a été présenté à un juge d'instruction de Grasse mercredi, puis mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime". En l'espèce: des assassinats et d'apologie publique de crime ou délit.

Il a ensuite été incarcéré par le juge des libertés et de la détention. La jeune femme qui vit dans la Manche, en Normandie, a également été placée en garde à vue à la suite de la co-saisine de la police judiciaire de Caen. A l'issue de cette mesure, le communiqué du parquet de Grasse indique qu'elle a fait l'objet d'une hospitalisation sans consentement.

Responsable ou pas ?

Le parquet national anti-terroriste a été avisé, la juridiction grassoise reste pour le moment saisie des faits. L'instruction se poursuit et permettra notamment d'apprécier la responsabilité pénale du mineur au vu des troubles psychiatriques qu'il présente. En effet, seule une expertise psychiatrique pourra déterminer si le suspect est responsable ou non de ses actes.

L'affaire a une résonance toute particulière dans les Alpes-Maritimes puisque Kylian, le 16 mars 2017, a blessé cinq personnes et semé la panique au lycée Tocqueville de Grasse.

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