Asma Mhalla: «Face à la désinformation et à l'intelligence artificielle, il importe de reforger un récit national collectif»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que la moitié de la planète est appelée aux urnes en 2024, le docteur en études politiques et spécialiste des enjeux politiques liés à la technologie analyse les bonnes pratiques pour se prémunir contre les fake news.

Les élections européennes arrivent à grand pas. Avec des réseaux sociaux dopés par les intelligences artificielles génératives, comment préparer les citoyens aux salves de désinformations avant de glisser leur bulletin dans l'urne?

Nous vivons des temps très chauds. La fabrique de l'information, et son corollaire la désinformation, a connu une accélération extrêmement forte ces dernières années. À l'échelle de l'individu, le premier réflexe pour conserver une bonne hygiène cognitive, c'est de s'octroyer un moment de froid. Sinon, nos cerveaux sont fichus. Une bonne méthode consiste à prendre cinq secondes devant un contenu, n'importe lequel, pour se poser quelques questions: «Qu'est-ce que c'est, qui me parle, avec quelle intention?» Ça paraît désuet, mais appliquée à grande échelle sur une population qui peut partager ledit contenu en un seul clic, cela va permettre de désamorcer énormément de petites bombes à retardement.

N'est-ce pas un peu naïf face aux progrès ultrarapides des technologies…

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