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Le réchauffement climatique va rendre les virus plus résistants

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Avec l'avènement du Covid-19, les recherches scientifiques sur les contaminations en milieu clos se sont multipliées. L'un des principaux objectifs était de mieux comprendre les raisons pour lesquelles les virus se transmettent mieux dans les espaces fermés. Le dioxyde de carbone (CO2) a été montré du doigt, puisqu'il serait particulièrement doué pour les aider à circuler.

Pour Allen Haddrell, qui a étudié le sujet à l'université de Bristol (sud-ouest de l'Angleterre) et participé à des travaux publiés le 25 avril dans la revue Nature Communications, «cette étude représente une immense avancée dans notre compréhension exacte de comment et pourquoi ça se produit et, de façon cruciale, de ce qui peut être fait pour y mettre un terme». Il semblerait que mesurer le taux de dioxyde de carbone dans une pièce, comme cela a été préconisé il y a des années sans que la majorité des foyers ou des institutions s'y mettent, constitue une recommandation essentielle.

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Un air extérieur normal, nous rappelle New Atlas, contient environ 440 ppm de dioxyde de carbone -l'occasion de rappeler que cette abréviation encore trop méconnue signifie «parties par million». Dans une pièce bien ventilée, la concentration devrait se situer entre 400 et 1.000 ppm. Mais dans un espace mal aéré, celle-ci peut rapidement dépasser les 2.000 ppm, voire atteindre les 5.000 ppm dans les lieux les plus fréquentés.

Stratégie d'atténuation

C'est justement en faisant varier ce taux entre 400 et 6.500 ppm que les chercheurs de Bristol ont pu mettre en évidence un rapport de corrélation entre la concentration de CO2 et la durée de vie des virus se trouvant dans l'air. La relation n'est cependant pas linéaire. Entre 400 et 800 ppm, les chercheurs notent que des virus -en l'occurrence les variants Delta, Bêta et Omicron du Covid-19- sont devenus moins vaillants en une poignée de minutes, tandis qu'entre 800 et 6.500 ppm, aucune amélioration ou presque n'a été constatée.

À titre d'exemple, les spécialistes expliquent que dans une pièce bondée, dont la concentration atteindrait les 3.000 ppm de dioxyde de carbone, il resterait dix fois plus de particules dangereuses au bout de quarante minutes, que si la pièce était parfaitement aérée. Pour lutter contre les virus, leur survie et leur propagation, l'équipe d'Allen Haddrell propose donc tout simplement d'ouvrir davantage les fenêtres, ce qu'il décrit comme «une stratégie d'atténuation efficace».

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En aérant davantage les pièces, on favorise non seulement le renouvellement de l'air qui s'y trouve, mais on aide également les particules se trouvant dans l'air à conserver un pH se situant dans la bonne fourchette. Il faut dire qu'un déséquilibre de celui-ci entraîne notamment une réduction notable de la durée de désactivation des virus.

Ces découvertes vont également aider la communauté scientifique à pouvoir mieux anticiper l'irruption d'autres pandémies. Dans les prochaines décennies, il est prévu que le taux de CO2 dans l'air extérieur atteigne les 550 ppm. Cette augmentation pourrait avoir des conséquences déplorables sur la transmission de certains virus, qui pourraient gagner en longévité y compris en plein air. La question est évidemment cruciale, car si l'aération et la distanciation physique devaient être accrues en cas d'irruption d'une nouvelle pandémie, il serait important de le savoir au plus tôt.

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