< Back to 68k.news FR front page

DECRYPTAGE. Attention au sucre ! Diabète, surpoids, dérèglement hormonal…. quels dangers guettent ceux qui en mangent trop ?

Original source (on modern site) | Article images: [1]

l'essentiel Le sucre est omniprésent dans l'industrie alimentaire. Addictif, il participe au développement du surpoids et du diabète quand il est consommé à outrance.

"Dans de nombreux mythes, les délices du paradis apparaissent sous différentes formes évoquant le sucré", observe l'auteur J. Walvin dans Histoire du sucre, Histoire du monde (éd. La Découverte, 2020). Loin d'être facteur d'élévation, le saccharose a le mauvais goût de nous alourdir. Fabriqué à partir de plantes sucrières (betterave sucrière ou canne à sucre), ce dernier joue un rôle avéré dans le surpoids et l'obésité, qui affecte un français sur deux d'après l'Inserm.

A lire aussi : TEMOIGNAGES. Ils ont arrêté le sucre : "J'avais des vertiges", "c'est très addictif"… ils racontent leur sevrage et les effets sur leur corps

Qui n'a jamais fait un sort en un temps record à une boîte de chocolats ? Par malheur, lorsque notre consommation de sucre supplante nos besoins en énergie, celui-ci est transformé en réserves lipidiques et participe au surpoids. "Notons qu'il est nuisible aux artères et constitue l'une des causes du diabète de type 2, dont souffrent 800 millions de personnes dans le monde", décrète le dr Allouche, auteur de l'ouvrage "Sucre : l'ennemi public n°1" (éd. Albin Michel, 2024). Selon ce dernier, l'aliment aggraverait en outre les risques de syndrome des ovaires polykystiques chez les femmes présentant une résistance à l'insuline.

Les femmes le dévorent avec plus de plaisir

En dépit des effets néfastes, nous sommes 20 à 30 % en France à dépasser la dose de 100 grammes journalière prescrite par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation. Pourquoi de tels excès ? "Le sucre stimule la dopamine, ce neurotransmetteur à l'origine de la sensation de plaisir, répond le dr Allouche. Certaines études démontrent qu'il est plus addictif que la cocaïne !" En matière de plaisir, les femmes seraient bien plus sensibles que les hommes à celui procuré par le sucre selon l'Ifop. Dans l'exercice de la dévoration, elles goûteraient un "lâcher-prise d'autant plus jouissif qu'elles sont davantage soumises aux injonctions sociales au contrôle de soi, du corps et de l'alimentation".

Autre facteur de surconsommation, la précarité. "En 2024, les Français modestes confient offrir à leurs enfants une alimentation plus sucrée (51 %) faute de moyens", observe l'Ifop - difficulté accrue par l'inflation selon 82 % des sondés.

Omniprésent dans les supermarchés

Résister à la tentation est d'autant plus ardu que cet aliment est omniprésent dans les produits industriels. Selon l'Anses, la majorité d'entre eux contient en effet au moins un ingrédient sucrant. "Le sucre agit comme un conservateur et diminue l'acidité, explique le dr Allouche. En 2012, les industriels ont certes diminué son taux dans les aliments transformés à la demande des pouvoirs publics, mais ces mesures ne sont pas suffisantes. "Le coût du saccharose ne se mesure pas qu'en matière de santé. Ce dernier a en effet atteint un prix record en septembre 2023. La cause, de mauvaises récoltes en Thaïlande et en Inde, son premier exportateur mondial, explique l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). De quoi laisser aux consommateurs un goût amer.

Jadis remède d'apothicaire

Il adoucit les exaspérations, éclaircit la voix et soulage l'estomac… Ainsi louait-on le sucre au XVe siècle dans le Platine, traité de diététique produit par un lettré italien dont l'épicurisme le conduisit par deux fois en prison. Aussi serait-on sage de ne pas suivre son exemple en matière de morale comme d'alimentation. Remède d'apothicaire au Moyen-Âge, le sucre est aujourd'hui considéré comme la source de bien des maux !

< Back to 68k.news FR front page