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Après les drapeaux polémiques, l'escalier de la butte Sainte-Anne à Nantes a été nettoyé - France Bleu

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Suite et fin de la polémique autour de l'escalier de la butte Sainte-Anne, à Nantes ? Dans la nuit du 7 au 8 mars, l'escalier est repeint aux couleurs du drapeau palestinien. Le 3 avril, c'est une croix celtique, emblème des mouvements néonazis, qui est peinte par-dessus. Elle est immédiatement enlevée par la Ville. Puis, entre dimanche 21 et lundi 22 avril, un drapeau israélien est ajouté en haut des marches de l'escalier, à l'initiative du collectif Nous vivrons. Il ne reste pas longtemps puisque, dès le lendemain, il est badigeonné de rouge pour redonner au drapeau palestinien son aspect initial.

"On efface dès lors qu'il s'agit de dégradations"

Pour la mairie, il est l'heure de sonner la fin du feuilleton. Elle a donné ordre ce mercredi matin de nettoyer l'escalier de la butte Sainte-Anne et les marches ont retrouvé leur aspect anthracite. Le service communication de la Ville de Nantes s'en explique : "On a laissé quand il y avait les drapeaux. Mais on efface dès lors qu'il s'agit de dégradations, comme la croix celtique ou la peinture rouge sur le drapeau israélien."

Vendeur à la boulangerie du quartier, Enzo a remarqué les agents en orange qui nettoyaient l'escalier : "Étant donné que j'avais vu sur les réseaux que ça ne devait pas être laissé, ça m'a un peu surpris mais je comprends qu'ils l'aient enlevé si le drapeau a été dégradé. On ne va pas laisser quelque chose qui ne représente plus rien."

La Ville de Nantes a fait effacer le drapeau palestinien de l'escalier de la butte Sainte-Anne après les dégradations du début de semaine. © Radio France - Anne Bertrand

Discours plus engagé chez Philippe, qui se promène dans le quartier. Enfin, dit-il, la Ville s'est décidée à nettoyer : "Les gens sont en train de se battre à mettre des couleurs un peu partout. Ils dégradent les biens publics et je trouve ça anormal. Si on avait fait ça avec le drapeau bleu blanc rouge, il s'agirait de dégradations."

Catherine, au contraire, aimait le symbole des drapeaux palestinien et israélien réunis côte à côte : "Dans la mesure où il y avait les deux, il n'y avait pas de prise de parti. Forcément que le conflit s'invite chez nous mais autant que la guerre en Ukraine. Ce sont des événements mondiaux et on est tous forcément concernés."

Pour Laurence Garnier, "la géopolitique de comptoir, ça suffit !"

Laurence Garnier, sénatrice et conseillère municipale d'opposition à Nantes, ne partage pas cet avis : "Après maintes demandes, la maire de Nantes a enfin retrouvé sa fiche de poste : assurer l'entretien et le nettoiement de l'espace public. Importer le conflit israélo-palestinien dans notre ville était parfaitement irresponsable. La géopolitique de comptoir ça suffit ! Cette décision doit maintenant s'appliquer dans toute notre ville, dont l'espace public n'est pas le réceptacle de prises de position dans ce conflit international, afin de maintenir dans notre pays paix et unité", déclare-t-elle dans un communiqué.

Depuis un bon mois et demi, cette histoire fait causer en tout cas sur la butte Sainte-Anne. "Il y a des avis divers et variés mais ça n'a pas plu à tout le monde d'avoir un drapeau aussi grand sur des marches censées être propres", rapporte Enzo. "J'ai cru entendre que ça a un peu dérangé, pas le drapeau en lui-même mais de peindre sur des marches." Les seuls à rester imperturbables face à la polémique, ce sont les joggeurs, qui montent et descendent l'escalier, le plus grand de Nantes.

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