«Je n'ai plus rien à cacher» : à la suite de nouvelles accusations contre lui, Kevin Spacey donne sa première interview depuis sept ans

L'acteur a réagi à un nouveau documentaire à charge, diffusé les 6 et 7 mai sur la chaîne britannique Channel 4, dans lequel 10 nouveaux plaignants prennent la parole contre lui. Des témoignages qui l'ont poussé à sortir du silence.

L'entretien exclusif dure près d'une heure et trente-huit minutes. Pour la première fois en sept ans, Kevin Spacey a décidé de démentir dans une interview filmée les nouvelles accusations contre lui. En effet, les 6 et 7 mai, la chaîne britannique Channel 4 va diffuser un documentaire inédit baptisé Spacey Unmasked, qui donne la parole à 10 nouveaux hommes accusant l'acteur d'agressions sexuelles. Alors que ce dernier a été innocenté par deux fois par la justice, aux États-Unis et en Angleterre, ces témoignages pourraient relancer l'affaire. «J'assume l'entière responsabilité de mon comportement passé et de mes actes, mais je ne peux pas et je ne veux pas assumer la responsabilité ni m'excuser auprès de quiconque ont inventé des choses sur moi ou exagéré des histoires à mon sujet», a-t-il ainsi déclaré face au journaliste Dan Wootton, ancien de la chaîne GB News. L'interview a été diffusée dans son intégralité sur X deux jours avant la diffusion du documentaire contre lui.

Dans les premières minutes de ce face-à-face, Kevin Spacey assure d'abord que le documentaire à paraître est unilatéral. Le comédien explique ainsi que la production ne lui a pas donné le temps de pouvoir répondre et lui donner la parole face à ces nouveaux plaignants. «Au cours de la semaine dernière, j'ai demandé à plusieurs reprises que @Channel4 m'accorde un peu de temps pour répondre aux allégations faites contre moi (...) Channel 4 a refusé, estimant que le fait de demander une réponse en 7 jours à de nouvelles allégations anonymes et non spécifiques constituait une «opportunité équitable» pour moi de les réfuter», s'est-il insurgé. Kevin Spacey a ainsi dénoncé les attaques «sans fondements» proférées dans ce film. «Je n'ai plus rien à cacher», a-t-il tranché dans son costume noir et derrière d'épaisses lunettes.

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Chantage sexuel

Accusé, notamment, d'avoir usé d'intimidations, de fausses promesses et de chantage pour avoir des relations sexuelles avec de jeunes acteurs en herbe, ce dernier s'est défendu, expliquant avoir eu, certes, des rapports intimes avec des hommes, mais toujours consentis. Et de nuancer : «J'ai eu des relations avec des hommes qui pensaient faire avancer leur carrière en ayant une relation avec moi. Mais je n'ai jamais dit à quelqu'un que je l'aiderais dans sa carrière en échange de faveurs sexuelles». Il reconnaît cependant avoir pu faire «des avances maladroites» à certains et s'en est excusé. «Est-ce qu'il m'est arrivé d'avoir des relations avec un autre acteur? Oui. Ai-je fait des avances maladroites à quelqu'un qui, en fin de compte, n'était pas intéressé? Oui», a-t-il affirmé. Pour le reste, l'acteur deux fois oscarisé pour ses rôles dans American Beauty et Usual Suspects a une nouvelle fois assuré qu'il s'agissait toujours de relations «consenties».

Contactés par la BBC suite à cette interview, les avocats de l'acteur déchu se sont fendus d'une déclaration pour expliquer le geste de ce dernier. La missive insiste sur le fait que Spacey n'a «pas eu d'autres choix que de réaliser sa propre réaction publique» pour se défendre de ces fausses allégations qui remontent à près de 50 ans» pour certaines. Comme l'a notamment rapporté Variety, qui a pu visionner en avant-première le documentaire, les témoignages y sont explosifs. L'un des nouveaux plaignants, prénommé Daniel, dit notamment avoir eu l'impression d'avoir face à lui «un monstre sans âme». Un autre homme, qui avait 16 ou 17 ans à l'époque des faits, relate un épisode où Kevin Spacey lui avait «attrapé les parties génitales» avant de le supplier de ne pas en parler.

Avant cela, Kevin Spacey avait été accusé par plusieurs hommes, dont Anthony Rapp qui avait porté plainte en 2020 pour des faits remontant à l'année 1986. Après deux ans de bataille judiciaire, l'Américain a finalement été débouté par un tribunal civil new yorkais, alors qu'il réclamait 40 millions de dollars (41 millions d'euros) de dommages et intérêts à l'acteur. En juillet 2023, ce dernier gagnera son deuxième procès, à Londres cette fois. Il a été jugé non-coupable face à trois plaignants britanniques.