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Israël : "vent de panique" au gouvernement qui craint une inculpation de la Cour pénale internationale

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La presse décrit les efforts du gouvernement israélien pour éviter une possible inculpation par la Cour pénale internationale. Benjamin Netanyahu mène une "campagne téléphonique continue", notamment auprès de son allié Washington, pour empêcher l'émission de mandats d'arrêt contre lui et d'autres.

"Vent de panique" au ministère des Affaires étrangères, pourtant habituellement calme, explique  le quotidien israélien Haaretz. "Mais nulle part ailleurs la menace n'est prise plus au sérieux qu'au cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu. C'est la préoccupation majeure, la plus urgente", selon le journal de gauche, "plus que les projets d'opération à Rafah. Plus que la possibilité d'un accord de libération des otages", affirme encore Haaretz. Benjamin Netanyahu mène une "campagne téléphonique continue" pour empêcher l'émission de mandats d'arrêt, écrit le  Times of Israel, il appelle régulièrement son allié historique, les Etats-Unis. Et cela marche : l'inquiétude du Premier ministre israélien a été relayée, d'après  le site d'information Walla et  Axios, par des sénateurs démocrates et républicains lors d'une "réunion virtuelle avec de hauts responsables de la Cour pénale internationale".

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"Israël utilise tous les canaux diplomatiques, m'a confié un officiel israélien, pour s'assurer que ces mandats d'arrêt ne soient pas délivrés", explique le correspondant à Tel Aviv de la chaîne américaine NBC News. "Cela n'entraînerait pas l'arrestation immédiate de Benjamin Netanyahou et d'autres, comme le ministre de la Défense, mais cela pourrait compliquer leurs voyages vers l'Europe et une centaine de pays qui reconnaissent la Cour pénale internationale. Et cela mettrait le Premier ministre Netanyahu dans la même catégorie que Vladimir Poutine qui a fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour des crimes de guerre en Ukraine", précise le journaliste de  NBC News.

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Le sort des civils gazaouis en jeu : Si la Cour pénale internationale, qui siège à La Haye aux Pays-Bas, n'a pas confirmé avoir lancé une inculpation, le message de son procureur général Karim Khan, qui s'était rendu en Israël et en Cisjordanie en décembre dernier, était clair, rappelle la  BBC. "Tous les acteurs doivent se conformer au droit humanitaire international. Si vous ne le faites pas, ne venez pas vous plaindre quand mon bureau sera tenu d'agir", avait alors déclaré le procureur général de la CPI. Il avait parlé des attaques terroristes du 7 octobre comme "certains des crimes internationaux les plus graves qui choquent la conscience de l'humanité, des crimes pour lesquels la CPI a été créée". Karim Khan avait également souligné, note la BBC, l'obligation de mener l'opération militaire à Gaza conformément aux "règles juridiques clairs qui régissent les conflits armés". En jeu : la protection des civils, dans les bombardements, et l'accès à la nourriture, l'eau et aux soins de santé.

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La menace d'une inculpation est si sérieuse que Benjamin Netanyahu a pris la parole, mardi soir, en hébreu et en anglais, souligne le  Times of Israel. Le Premier ministre israélien a dénoncé une tentative d'empêcher Israël de se défendre contre le Hamas qui veut exterminer les Juifs et qui cache "ses armes et ses terroristes dans les hôpitaux, les écoles, les mosquées et dans les zones civiles", cite le  Times of Israel. Un mandat d'arrêt reviendrait à "mettre de l'huile sur le feu en matière d'antisémitisme", a déclaré le Premier ministre israélien, repris notamment par le  Jerusalem Post et  Yediot Aharonot. Mais "dans les couloirs du pouvoir et au sein de sa propre coalition, certains spéculent que ses actions pourraient être motivées par des préoccupations personnelles concernant son avenir", écrit  Yediot Aharonot.

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Menaces contre l'Autorité palestinienne mais inflexion sur le passage de l'aide humanitaire à Gaza : Le Premier ministre israélien se montre menaçant. En cas d'inculpation à la CPI, Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à provoquer "l'effondrement" de l'Autorité palestinienne, rapportent le quotidien israélien Maariv et  le site d'information américain Axios : en gelant, par exemple, le transfert des recettes fiscales qu'Israël collecte pour le compte de l'Autorité palestinienne qui serait alors en faillite. En attendant "que les mandats d'arrêt se concrétisent ou non, ils ont déjà eu leur effet", estime le journal  Haaretz : ils auraient entraîné le report de l'évacuation des civils palestiniens de Rafah avant une opération terrestre. Et cette possible inculpation à la CPI explique aussi la réouverture de passages d'aide humanitaire, "après des mois de blocage", comme le passage d'Erez donnant un accès terrestre au nord de la bande de Gaza pour l'aide venant de Jordanie. "C'est une première depuis le début de la guerre", souligne  Yehdiot Aharonot.** Auprès du journal israélien, un haut responsable de la sécurité se plaint de "a même personne qui nous exhortait autrefois à rompre tous liens avec Gaza, qui fait maintenant pression pour qu'Erez soit ouverte le plus rapidement possible".

Davantage de journalistes menacés dans le monde

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- En Iran, les autorités mènent une nouvelle vague d'intimidation et de pressions judiciaires contre des journalistes, après l'enquête de la BBC (dont nous avons parlé en deuxième partie de la revue de presse  mardi) sur la mort de Nika Shakarami, une adolescente de 16 ans qui avait manifesté, en septembre 2022 pour la liberté. Les forces de sécurité iraniennes l'ont tuée, après l'avoir agressée sexuellement, selon un document confidentiel que la BBC a obtenu. Des journalistes iraniens qui avait évoqué ce reportage se sont vus convoqués par le parquet de Téhéran, racontent la  BBC, le Washington Post mais aussi  Iran International et  Iran Wire, des médias iraniens en exil. Ces journalistes accusés de "diffusion de mensonges" et de "propagande contre le système" risquent jusqu'à un an et demi de prison, indique le New York Times, et des dizaines de coups de fouet.

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- La BBC a vu doubler le nombre de ses journalistes exilés depuis 2020 : Ils et elles sont désormais 310. Ce nombre reflète, pour la  BBC, la répression exercée contre la presse en Russie, en Afghanistan, en Iran, mais aussi en Birmanie, en Ethiopie et en Arabie Saoudite. Ces pays cherchent "de plus en plus désespérément à contrôler le discours à l'intérieur et à l'extérieur de leurs pays", déplore le média public britannique. "Je surveille mes arrières", confie Jiyar Gol, correspondant persan de la BBC. Lorsqu'il entre maintenant dans une pièce, il dit qu'il cherche une issue de secours. "J'ai beaucoup de caméras de sécurité chez moi. On m'a prévenu qu'il serait judicieux de changer ma fille d'école", explique le journaliste à la  BBC, alors qu'en mars dernier, un présentateur de la chaîne indépendante Iran International avait été poignardé devant son domicile londonien.

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- 44 journalistes spécialistes de l'environnement ont été assassinés, dans le monde, entre 2009 et 2023, indique le  Guardian mais que cela n'a abouti qu'à cinq condamnations, soit "un taux d'impunité de près de 90%", "choquant" pour l'Unesco. L'agence de l'ONU a mené une enquête auprès de 900 journalistes dans 129 pays et publié les résultats à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Agressions physiques, détentions arbitraires, tentatives de meurtre et enlèvements : sept journalistes sur dix, interrogés par l'Unesco, disent avoir été victimes de violences. 300 attaques ont été recensées ces cinq dernières années, note le journal singapourien  Straits Times. Cela représente une hausse de 42 % par rapport aux cinq années précédentes, note  l'agence de presse mexicaine Quadratín. Les journalistes environnementaux sont confrontés à des risques croissants car leur travail "recoupe souvent des activités économiques très rentable", souligne le Guardian : énergies fossiles, sociétés minières, accaparement des terres et la déforestation.

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