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Le Kenya frappé par l'« un des plus violents épisodes du phénomène El Niño depuis 1950 »

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A l'image de Nairobi, le pays prend l'eau de toute part. Au moins 29 de ses 47 comtés sont affectés. Le bilan des inondations s'élève à 210 morts depuis mars.

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Sur les lieux d'une opération de recherche et de sauvetage après que des crues soudaines ont détruit plusieurs maisons, dans le village de Kamuchiri (Kenya), le 30 avril 2024. MONICAH MWANGI / REUTERS

Les recherches s'effectuent à l'odeur, ou bien en suivant des yeux les charognards qui survolent les monticules d'arbres et de boue. Au Kenya, une centaine de personnes sont encore portées disparues aux alentours de Mai Mahiu, une localité de la vallée du Rift, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, Nairobi, où un glissement de terrain provoqué par des pluies diluviennes a coûté la vie à au moins cinquante habitants, lundi 29 avril.

Perdu dans ses pensées, Edward Kinenji participe à la battue le long de la rivière couleur ocre. Bâton à la main, il scrute l'épaisse boue où gisent, pêle-mêle, des acacias déracinés, des cadavres de singes et des carcasses de voitures. En amont, une retenue d'eau qui s'était formée au fil des mois autour d'un tunnel ferroviaire désaffecté a cédé sous la pression des pluies. Le torrent a emporté un pan de montagne dans la nuit de lundi, puis des centaines d'habitations en aval.

« L'eau nous a surpris à 3 heures du matin, j'ai pu secourir ma femme et mes enfants, mais j'ai perdu tout le reste : ma centaine de têtes de bétail et ma maison », confie Edward Kinenji depuis les berges inondées, où l'armée est déployée pour retrouver les corps des disparus. Une crue de cette ampleur est inédite dans la région, assure Edward Kinenji, qui y élevait ses chèvres depuis quinze ans et n'avait jamais rien vécu de tel.

Makarios Kamariu, un voisin, n'a, lui, pas pu prévenir à temps sa famille lorsque les eaux ont dévalé la pente. « La dépendance dans laquelle habitaient mes deux adolescents a été balayée sous mes yeux, j'ai retrouvé leurs corps 300 mètres plus bas le lendemain matin », raconte ce père de famille.

L'une des pires catastrophes qu'ait connues le Kenya

Les violentes précipitations qui s'abattent sur l'Afrique de l'Est depuis un mois et demi sont, dans certaines régions, trois fois supérieures aux normales de saison. Si le glissement de terrain survenu à Mai Mahiu est l'une des pires catastrophes qu'ait connues le Kenya, les inondations y ont fait au moins 210 victimes et 200 000 déplacés depuis le début de la saison des pluies, en mars.

Après un premier épisode violent en novembre 2023, lorsque les pluies avaient déjà provoqué la mort de 250 personnes et fait un million de déplacés en Afrique de l'Est, le Kenya se trouve de nouveau impuissant face à ces inondations. Les fortes précipitations sont la conséquence de deux phénomènes parallèles : l'événement météorologique El Niño et le dipôle de l'océan Indien, une autre anomalie climatique - lorsque la température de la surface de l'eau de l'océan Indien est supérieure à la normale à l'ouest de celui-ci et inférieure à la normale à l'est.

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