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VIDÉO. Commémoration du génocide des Arméniens : à Marseille, face aux menaces, l'unité sans faille

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Cramponnés à leurs hampes, les talons tanqués dans les gravillons, quatre jeunes gens tentent de résister au mistral. Sous le coup des rafales, les deux drapeaux français et arméniens qu'ils arborent claquent dans l'air. "Un poète libanais a dit que le vent qui souffle est le murmure des morts. Avec le vent qu'il fait aujourd'hui, nous pouvons considérer que les suppliciés nous parlent", philosophe Benoît Payan, maire (DVG) de Marseille, au micro.

1,5 million de victimes

Ici, à la frontière entre Saint-Barnabé et Beaumont (12e), au-dessus de la L2, plusieurs centaines de personnes sont rassemblées autour du Mémorial du génocide arménien, 109 ans après le début de la campagne d'extermination menée par le mouvement nationaliste Jeunes-Turcs, lors de laquelle ont péri 1,5 million de personnes.

Malgré ce vent qui soulève la poussière, l'unité est le mot d'ordre, comme le montrent les trois coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) Sud : Aurore Bruna (également conseillère régionale DVD), Azad Balalas-Kazandjian (par ailleurs conseiller départemental PS) et Julien Harounyan. Ils sont suivis par l'ensemble du spectre politique présent, députés et sénateurs (Renaissance, RN, Reconquête), d'accord pour soutenir sans faille l'Arménie au nom des liens qui l'unissent à la France depuis l'accueil des exilés au début du XXe siècle. "Cette France dans laquelle ils ont trouvé une véritable nation sœur", salue Ludovic Perney (LR). Le vice-président de la Région annonce que le lycée Thierry-Maulnier (un écrivain "collabo" d'extrême-droite…), à Nice, portera bientôt les noms de Mélinée-et-Missak-Manouchian, résistants récemment panthéonisés. Un message salué par le consul général d'Arménie à Marseille, Ara Mkrtchian.

Unité toujours lorsque Martine Vassal, de retour d'un voyage en Arménie - dont une partie de sa famille est originaire - juge "de notre devoir de dénoncer ce qui se déroule sous nos yeux. J'ai vu des plaies ouvertes que ni le temps, ni les efforts du gouvernement arménien pour les intégrer ne parviendront à refermer". En trame de fond se dessine l'agression en 2020 puis l'annexion en 2023 du territoire du Haut-Karabagh par l'Azerbaïdjan, poussant 100 000 réfugiés à fuir la guerre et l'occupation.

Le jumelage entre Marseille et Erevan, "une bonne chose"

Face à ce conflit, la France semble bien isolée. "L'entrée dans Erevan serait la fin de l'Arménie. Quelles que soient nos opinions politiques, nous devons porter la voix des démocrates", tonne Benoît Payan qui demande à l'Europe de "ne plus négocier avec l'Azerbaïdjan sous prétexte qu'il a du gaz". Lundi, le maire de Marseille avait annoncé qu'il allait proposer un jumelage avec la capitale arménienne. "C'est une bonne chose", salue Martine Vassal. Ludovic Perney, lui, assure que "notre Région a voté le refus de participer à la COP 29 à Bakou en 2025", capitale de l'Azerbaïdjan. Tous espèrent que cet événement international ne servira pas la propagande du régime azéri.

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