Cherbourg. Une adolescente de 17 ans suspectée de préparer une tuerie de masse

Par Ludovic Ameline Publié le 25 Avr 24 à 20:40  

Un adolescent de 16 ans et demi a été déféré mercredi 24 avril 2024 devant le parquet de Grasse (Alpes-Maritimes) et mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime et apologie de crime ou délit.

Il est suspecté d'avoir projeté une tuerie de masse dans le lycée horticole d'Antibes, où il avait été scolarisé. Le parquet a expliqué qu'il était en contact avec une adolescente, à Cherbourg (Manche), elle aussi interpellée.

Vers un passage à l'acte imminent

L'adolescent était dans le collimateur de la justice depuis plusieurs mois. Le 23 février 2024, cet adolescent de 16 ans et demi, de nationalité turque avait tenu des propos inquiétants à son pédopsychiatre. Ce qui avait valu un signalement du conseil départemental des Alpes-Maritimes.

Ces propos « laissaient craindre un passage à l'acte imminent de nature meurtrière », explique le parquet dans un communiqué. Ce dernier a ouvert une enquête préliminaire du chef d'apologie de terrorisme ou de crime, confiée au commissariat d'Antibes.

Les premières investigations menées par la police judiciaire de Nice avaient conduit à l'interpellation de ce jeune homme et à son hospitalisation d'office en unité de soins psychiatriques, le 6 mars. Elles permettent de confirmer l'intention de cet adolescent.

Fasciné par les auteurs de tuerie

« Le jeune homme nourrissait un projet de tuerie de masse, sans connotation religieuse » indique le parquet de Grasse.

Il est fasciné par des auteurs de ce genre de crimes, comme ceux du terroriste norvégien néonazi Anders Behring Breivik, qui avait coûté la vie à 77 personnes à Oslo et avait blessé 320 autres lors d'une attaque qu'il avait préparée, en 2011. Mais aussi par la tuerie de Columbine aux États-Unis, qui avait coûté la vie à onze élèves et un professeur le 20 avril 1999.

Le 19 avril 2024, l'adolescent est finalement sorti de l'hôpital psychiatrique, avec l'accord d'un psychiatre. Les agents de la Police judiciaire ont aussitôt mis en place un dispositif de surveillance autour du suspect.

Le 22 avril 2024, il a finalement été interpellé au domicile de ses parents après avoir été vu vingt-quatre heures auparavant en train d'acheter un couteau de chasse.

Lors de la perquisition, les enquêteurs découvrent « la présence de croix gammées et de signes cabalistiques sur les murs de sa chambre » et saisissent « des carnets décrivant à grands traits son projet criminel, des armes blanches et un gilet tactique pare-balles ».

D'Antibes à Cherbourg

Mais il n'est pas seul à fomenter ce projet. Dans son ordinateur et son téléphone, les policiers découvrent qu'il est en contact avec une adolescente de 17 ans, de l'autre côté de la France.

Elle est hospitalisée, elle aussi, en psychiatrie, à Cherbourg-en-Cotentin et partage les mêmes envies meurtrières que le suspect azuréen.

Cette découverte est un tournant dans l'enquête. Les hospitalisations des deux adolescents sont levées et ils sont alors placés en garde à vue, lundi 22 avril 2024, concernant l'Antibois, dont la présentation au parquet faite ce mercredi 24 avril 2024 a mené à son incarcération et à sa mise en examen.

L'adolescente manchoise a, quant à elle, été hospitalisée sans consentement, après sa garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Caen, en co-saisine du dossier.

« Le parquet national antiterroriste a été avisé, la juridiction grassoise reste pour le moment saisie des faits, indique le parquet. L'instruction se poursuit et permettra notamment d'apprécier la responsabilité pénale du mineur au vu des troubles psychiatriques qu'il présente. »

Suivez toute l'actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.