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Les sous-marins bientôt indétectables avec le réchauffement climatique ?

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Le changement climatique va-t-il bouleverser l'équilibre des puissances et la façon de mener des opérations militaires ? Assurément d'après une étude publiée par la Texas National Security Review et qui s'intéresse à l'impact du réchauffement climatiques sur la détection des sous-marins. Ces navires effectuent divers types de mission, de la lutte anti-sous-marine à antinavire, en passant par du renseignement.

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Les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l'Inde et la Chine possèdent aussi des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), chargés d'assurer la dissuasion nucléaire de leur pays. La furtivité est un élément clé de ce mandat capital, qui s'est amélioré d'années en années.

« Les sous-marins nucléaires soviétiques des années 1970 et du début des années 1980 étaient très bruyants, émettant de 150 à 170 décibels de son acoustique basse fréquence », rappellent les auteurs de l'étude. Ils ont ensuite rattrapé leurs homologues américains (110-130 décibels). Les sous-marins diesel-électriques sont généralement beaucoup plus silencieux (70 décibels), exception faite des modèles nord-coréens (130 décibels).

Sonar actif ou passif

Pour repérer les sous-marins, l'usage d'un sonar est nécessaire. « Il existe deux types de sonar : actif et passif, explique l'étude. Le sonar actif émet une impulsion acoustique (« ping ») et capte son écho lorsque l'impulsion est réfléchie après avoir rencontré un objet. Le sonar passif fonctionne comme une oreille : il capte les sons provenant de l'environnement. » Le premier offre une portée de détection plus longue, mais en émettant un ping, il alerte sa cible de sa présence. Le second est discret, mais a plus de difficultés à repérer les sous-marins extrêmement silencieux.

Or, le changement climatique va affecter la propagation du son, qui dépend de la température, de la salinité et de la profondeur de l'eau. « De plus, en raison de l'absorption accrue de dioxyde de carbone, certaines parties de l'océan deviennent plus acides, et l'acidité influence à la fois la perte de transmission et le bruit ambiant. » Avec des océans plus chauds de 4 °C dans les 80 prochaines années, la probabilité de détection pourrait passer de 90 % à 50 %, et la portée de détection réduite de 50 %.

Portée de détection réduite de moitié

L'étude s'est penchée précisément sur plusieurs zones. Dans la mer du Groenland, un sous-marin à 300 mètres de profondeur, détectable à partir de 60 kilomètres entre les années 1970 et 1990, ne le serait plus qu'à partir de 20 kilomètres un siècle plus tard avec un sonar passif. Avec un sonar actif, « les portées maximales de détection à propagation directe diminuent jusqu'à 50 % pour un sous-marin situé à 100 ou 200 mètres ».

Près du golfe de Gascogne, un sous-marin à 100 mètres était repérable à 10 kilomètres. Il pourrait l'être dès 100 kilomètres de distance avec un sonar passif. À l'inverse, à 200 et 300 mètres, la portée maximale de détection passe respectivement de 60 et 35 kilomètres à seulement 20 kilomètres. Du côté du sonar actif, c'est une réduction « drastique » des portées maximales de détection qui a été observée. Ces deux lieux « ont une importance géostratégique puisqu'il s'agit de zones d'opérations sous-marines pour la Russie et les pays de l'Otan », souligne l'étude. 

Dans la mer des Philippines et l'océan Pacifique occidental, les changements sont en revanche minimes.

Outre le changement climatique, l'augmentation du trafic maritime pourrait également favoriser la furtivité des sous-marins. Les technologies (meilleure isolation acoustique de la coque, remplacement des hélices par des propulseurs, propulsion indépendante de l'air, système de refroidissement silencieux, nouvelles coques de forme déflectrice) devraient aussi s'améliorer dans le futur. Les sous-marins restent donc silencieux, mais n'ont pas dit leur dernier mot.

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