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L'instruction du dossier Le Scouarnec terminée, 300 victimes identifiées

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C'est une affaire d'une ampleur gigantesque. Probablement l'un des pires dossiers de mœurs que l'institution judiciaire française aura à traiter. D'après les informations révélées par France Info, l'instruction de l'affaire Le Scouarnec est désormais terminée, compilée dans d'innombrables dossiers de plusieurs centaines de milliers de pages. Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien aujourd'hui âgé de 74 ans, est accusé de multiples faits de viols et d'agressions sexuelles sur de très nombreux enfants.

Plus de 300 victimes ont été recensées par les enquêteurs dans les départements du Morbihan, d'Indre-et-Loire, du Finistère et de Charente-Maritime où le médecin a exercé. Au total, 293 familles sont concernées, certains dossiers ayant dû être écartés en raison de la prescription. Il appartient désormais au procureur puis à un juge d'instruction de décider des suites à donner. Un procès « hors normes » devrait se tenir dans les années à venir pour établir la culpabilité du médecin.

« Je suis exhibitionniste, voyeur, sadique, pédophile »

L'ancien chirurgien a déjà été déclaré coupable de faits de viols et agressions sexuelles sur quatre fillettes : deux de ses nièces, une ancienne patiente de la clinique de Loches (Indre-et-Loire) où Le Scouarnec a travaillé, et une voisine, grâce à qui l'affaire avait éclaté en 2017. En 2020, la cour d'assises de Saintes l'avait condamné à quinze années de prison pour ces faits. Une peine confirmée en appel. Ces quatre dossiers ne constituent pourtant qu'une partie infime des victimes du « chirurgien de Jonzac », du nom de cette commune où il a terminé sa carrière.

Dessin de Joël Le Scouarnec, le 13 mars 2020 à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises de Charente-Marime, qui avait finalement été reporté. - B. Peryucq/AFP

Lors de leur enquête, les gendarmes avaient mis la main sur un journal intime où le médecin écrivait lui-même être « exhibitionniste, voyeur, sadique, masochiste, scatologique, fétichiste, pédophile ». Avant d'ajouter : « Et j'en suis très heureux ». Les enquêteurs avaient également découvert deux listes intitulées « Vulvettes » et « Quéquettes » où Joël Le Scouarnec a répertorié les noms de 250 fillettes et garçons dont il aurait abusé entre 1984 et 2006. Profitant du fait que les enfants soient seuls ou endormis, le médecin a multiplié les sévices. « Il s'interdit toute pénétration avec son sexe », avaient noté les enquêteurs.

« Joël est habité par le diable »

Partout où il a exercé, à Loches, à Vannes, à Lorient, à Quimperlé et à Jonzac, le chirurgien aurait abusé des victimes parfois très jeunes, sans manquer de le mentionner dans ses carnets. « Il a un quotient intellectuel particulièrement important qui lui permet de s'approcher de ses futures victimes assez facilement, parce qu'il inspire confiance. Mais c'est quelqu'un qui est extrêmement pervers, qui n'a pas de repentance par rapport aux actes qu'il a commis », avait expliqué l'avocate d'une des victimes Me Francesca Satta.

Lors de ses procès, Joël Le Scouarnec n'a jamais montré de compassion ou de regrets. « Joël est habité par le diable », avait témoigné son ex-femme, assurant n'avoir rien vu des agissements de son ex-mari. Pour traiter ce dossier d'une ampleur exceptionnelle, il faudra réunir une cour d'assises spéciale pendant plusieurs mois. On ignore pour l'heure quand le procès pourra avoir lieu.

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