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Prix des carburants : pourquoi le diesel reste beaucoup moins cher que l'essence sans-plomb

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l'essentiel Le litre de diesel continue à être vendu moins cher que celui de l'essence sans-plomb. L'écart a même tendance à se creuser. Comment expliquer cette différence ? Peut-on s'attendre à un recul des prix des carburants ? Philippe Charlez, expert en questions énergétiques à l'institut Sapiens, répond à La Dépêche du Midi.

Il y a trois mois, les prix du sans-plomb 95 et du gazole étaient pratiquement identiques. L'écart ne cesse de se creuser depuis. Les prix moyens du carburant en France étaient ce vendredi 3 mai de 1,897 €/litre pour le SP98-E10 ; 1,931 €/litre le SP95-E10 et 1,781 €/litre pour le gazole, d'après les relevés de carbu.com. Cet écart entre le sans-plomb et le gazole varie de 10 à 20 centimes selon les stations-service.

Pourtant, à Rotterdam aux Pays-Bas - la plaque tournante du pétrole en Europe -, le litre d'essence était vendu ce même vendredi 3 mais au matin à 0,692 € et le gazole à 0,655 € soit une différence de 4 centimes sur le prix de pétrole brut.

Alors comment expliquer la différence que nous constatons à la pompe ? "Il faut y ajouter les marges de distribution de 0,22/0,23 € et la TICPE", une autre taxe perçue par les régions et qui diffèrent selon le lieu où l'on habite en France.

"Entre essence et diesel, il y a 9 centimes de différence. La TICPE est 0,61 € pour le diesel en moyenne en France et de 0,70 € pour l'essence", constate Philippe Charlez, expert en questions énergétiques à l'institut Sapiens. Quand on applique la TVA de 20,6 % à l'ensemble, on arrive mécaniquement aux prix à la pompe. Au départ à Rotterdam il y a 5 % de différence entre le diesel et 9 % à l'arrivée", en station-service.

Des phénomènes saisonniers expliquent aussi l'écart que nous constatons aujourd'hui. Comme le diesel est utilisé pour le chauffage au fioul, la demande est plus forte l'hiver - donc les prix augmentent - et baisse par la suite.

Pour l'essence, c'est aussi la loi de l'offre et de la demande qui fixe les prix dans un marché du pétrole mondialisé. Le printemps est la "driving season" aux États-Unis, une période où les Américains partent plus facilement en week-end. Ce pic de consommation dans un pays où la majorité des véhicules roulent à l'essence sans-plomb pèse sur la demande. Conséquence : les prix augmentent même pour nous, automobilistes français.

Autre facteur à prendre en compte : moins de pétrole brut est disponible au niveau mondial. La production de pétole des pays de l'Opep + a baissé en avril 2024, indique Reuters. 26,49 millions de barils par jour ont été pompés, tous pays confondus, soit 100 000 de moins par jour par rapport à mars. Le prix du baril se maintient autour de 90 dollars. Une nouvelle réunion le 1er juin à Vienne en Autriche fixera les prochaines étapes de la politique de production.

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Pour les conducteurs, impossible aujourd'hui de faire un plein d'essence à moins de 80 € y compris pour une citadine. Une dépense qui pèse lourd dans le budget des ménages, quand la voiture est essentielle pour se déplacer.

Pour les mois à venir, il ne faut pas s'attendre à une baisse. "On va rester entre 1,90 € et 2 € le litre cette année, et 10 centimes moins cher pour le diesel", prédit Philippe Charlez. TotalEnergies maintient un plafond de 1,99 € le litre pour le sans-plomb et le diesel. Et comme le pétrolier possède plus de 50 % du marché en France, les concurrents vont continuer à s'aligner sur ses tarifs.

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