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Course aux petits réacteurs nucléaires : Calogena en bonne position

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L'entreprise Calogena veut déployer jusqu'à dix mini-centrales atomiques par an pour alimenter les réseaux de chaleur des grandes agglomérations sans émettre de CO2. L'approvisionnement en combustibles de ces chaudières d'un nouveau genre est désormais sécurisé, mais la question de l'acceptabilité reste cruciale. Combustibles nucléaires (Crédits : Calogena)

Et si des quartiers entiers étaient chauffés de manière décarbonée grâce à des chaudières nucléaires situées en périphérie des villes ? C'est l'ambitieux projet de l'entreprise Calogena, portée par le groupe familial Gorgé, qui, comme une dizaine d'autres acteurs en France, s'est récemment lancé dans la course aux nouveaux petits réacteurs nucléaires modulaires (ou SMR pour small modular reactor). Contrairement aux grandes centrales du parc tricolore qui produisent de l'électricité, Calogena ne veut délivrer, comme son nom l'indique, que des calories, dégagées automatiquement par la fission de l'atome.

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Et ce, afin d'alimenter des réseaux urbains de chaleur destinés à se développer au cours des prochaines années alors que celle-ci est encore produite à 60 % par des énergies fossiles. « Notre technologie a pour vocation de concurrencer les chaudières au fioul, au gaz et au charbon », expose Raphaël Gorgé, le PDG du groupe familial, qui s'est entouré d'une dizaine de spécialistes du secteur pour se lancer dans cette aventure.

Calogena compte construire un premier réacteur en France dès 2030, pour une mise en service en 2032. Très pragmatique, l'entreprise entend reprendre « des technologies déjà éprouvées afin d'éviter des risques technologiques », fait valoir son dirigeant. « C'est ce que nous appliquons dans tous nos métiers », précise-t-il, en faisant notamment référence à Prodways, une filiale de l'ETI familiale qui a su tirer son épingle du jeu sur le marché de l'impression 3D en misant sur des procédés peu sophistiqués. Concrètement, Calogena reposera sur un réacteur de type piscine, une technologie utilisée pour les réacteurs de recherche et dont le niveau de maturité technologique correspond à celui des réacteurs du parc français. Un atout dans cette course contre la montre.

Une étape déterminante

L'entreprise vient, par ailleurs, de franchir une étape déterminante pour tenir son calendrier serré : le choix du combustible qui alimentera ses futures chaudières atomiques.

« Aujourd'hui, nous sommes en mesure d'annoncer que nous avons du combustible disponible commercialement, se félicite Raphaël Gorgé. Il s'agit des mêmes crayons combustibles, composés d'uranium enrichi à 3,4 %, que ceux utilisés dans tous les réacteurs exploités en France. Nos crayons seront simplement beaucoup plus courts [environ quatre fois plus petits que les combustibles des grandes centrales] et utilisés en bien moindre quantité. »

Selon le dirigeant, des négociations commerciales sont en cours avec Framatome, filiale d'EDF et unique artisan français des fameux crayons. Calogena s'est aussi rapprochée d'Orano pour le traitement des combustibles après leur passage en réacteur. « Nos combustibles pourront être transportés, puis entreposés et retraités dans les piscines d'Orano à La Hague [Manche], dans les mêmes flux que les crayons des réacteurs d'EDF », projette Raphaël Gorgé.

De grandes ambitions en Europe de l'Est et du Nord

L'entreprise cible en premier lieu le marché français, mais nourrit de plus grandes ambitions en Europe de l'Est et du Nord, où les besoins en chaleur sont plus importants et les réseaux dédiés bien plus nombreux. « Notre objectif est de déployer cinq, puis dix réacteurs par an », affirme le dirigeant, qui cible une implantation entre 10 et 20 kilomètres des villes. Grâce aux gains dus aux effets de série et à l'absence d'équipements complexes et coûteux, comme les turbines et les alternateurs, il estime que ses chaudières pourront produire de la chaleur au prix de 60 euros le mégawattheure. De quoi concurrencer d'autres modes de décarbonation, comme la géothermie ou la biomasse, plus controversée. Pour l'heure, la Fedene, la fédération qui réunit les acteurs engagés dans la décarbonation de la chaleur, reste prudente sur le potentiel de cette technologie.

« Nous nous y intéressons mais sans enjeu immédiat car nos objectifs de décarbonation à l'horizon 2035 pourront être atteints sans y avoir recours », indique son président, Pierre de Montlivault.

« Une chaudière nucléaire a l'avantage de prendre peu de place par rapport à la géothermie ou au solaire thermique et pourrait être plus sûre que les grands réacteurs actuels, estime pour sa part Alexandre Joly, responsable du pôle énergie du cabinet Carbone 4. En revanche, la question de l'acceptabilité sera critique. EDF est un acteur étatique, qui bénéficie d'une forme d'aura et de confiance auprès du grand public, ce qui n'est pas le cas d'un petit acteur privé. » Calogena saura-t-elle convaincre les opérateurs des réseaux de chaleur et, surtout, les collectivités et leurs élus ?

« Il ne faut pas surestimer cette difficulté, reconnaît Raphaël Gorgé. Ce sera très probablement un de nos challenges les plus importants »

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