Lyon. Le moustique tigre toujours plus envahissant : les endroits qu'il adore

Par Julien Damboise Publié le 4 mai 2024 à 6h10

C'est une guerre que nous sommes en train de perdre à Lyon. La bataille contre les moustiques tigres est en train d'être remportée par ces insectes volants, rayures noires et blanches sur l'abdomen et les pattes, de plus en plus nombreux selon les autorités qui ont lancé une alerte ce jeudi 2 mai 2024. 

Le décompte de l'ARS

Dans un communiqué, l'Agence régionale de Santé (ARS) semble inquiète puisque la Région Auvergne-Rhône-Alpes enregistre désormais 1070 communes colonisées, soit 261 nouvelles communes de plus l'année dernière, en 2023.

Ainsi, les cas de maladies tropicales transmises par les moustiques sont en augmentation :

En raison de la situation épidémique dans les Antilles, le nombre de cas d'arboviroses ( dengue, dengue, chikungunya ou zika) a fortement augmenté en 2023 avec 252 cas importés identifiés au cours de la saison de surveillance, contre 41 cas en 2022.

Lyon déjà colonisée « depuis de nombreuses années »

Dans les données fournies par l'ARS, la situation à Lyon intra-muros n'est pas définie, car la ville est de toute façon « colonisée depuis de longues années maintenant », selon Valérie Formysin, ingénieur en santé-environnement à la délégation du Rhône et de la Métropole de Lyon de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

Elle juge ainsi qu'on ne risque pas vraiment de croiser un moustique tigre au milieu de la place Bellecour, mais qu'il peut y en avoir dans les rues adjacentes. L'experte appelle par ailleurs à « se méfier des secteurs de terrasses sur plots, comme à la Part-Dieu, ou sur des secteurs sur lesquels les maisons sont plus nombreuses comme dans le 5ᵉ arrondissement ou à Villeurbanne ».

La résistance s'organise

Face au phénomène qui prend de l'ampleur, l'ARS a réalisé de nombreuses manœuvres pour freiner la progression de l'insecte, à commencer par les opérations de démoustication. Au total, 51 ont été menées en Auvergne-Rhône-Alpes, dont 23 dans le Rhône.

Des actions impressionnantes accomplies par l'Entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication (Eirad), comme en septembre 2023 à Lyon et Villeurbanne.

Mais toute ville colonisée est vouée à vivre avec l'insecte. Les actions ne peuvent que diminuer le nombre de spécimens sur une zone.

Des recommandations à suivre

Pour éviter que les cas n'augmentent encore ces prochaines années, l'ARS compte sur les particuliers, et a ainsi établi une liste de gestes à réaliser pour stopper la multiplication. Et parmi les conseils, l'un est essentiel : « Ranger, vider et couvrir les objets contenant de l'eau ».

Il faut notamment faire attention aux petits contenants que nous avons créés par notre activité : les réserves d'eau pluviales, les jouets dans le jardin, ou encore les soucoupes pots de fleurs et les coffrets techniques. Il y a énormément de possibilités.

L'ARS appelle aussi les voyageurs à la plus grande vigilance s'ils rentrent d'une zone infestée par la dengue ou une autre arbovirose. Notamment les Antilles et l'Amérique Centrale, d'après Valérie Formysin, qui met en garde les personnes qui reviennent de voyage : « Ce n'est pas forcément qu'elles ont pris froid dans l'avion ».

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