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Opération « Place nette » à Rennes : ce qui a changé deux semaines après

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Par Claire Staes

Le 25 avril 2024 à 06h12

Pour freiner le trafic de stupéfiants, depuis deux semaines, la police multiplie les opérations au Blosne à Rennes. Les résultats sont visibles. Dehors : moins de trafiquants et plus d'enfants. « Et après ? » questionnent les habitants.

À côté de la place Jean-Normand, dans le quartier du Blosne, de nombreux enfants jouent dehors. (Le Télégramme/Claire Staes)

Des enfants et des adolescents par dizaines. Des mamans assises au soleil. Autour de la place Jean-Normand au Blosne ce mardi après-midi : beaucoup de monde. Une fréquentation peu habituelle qui s'explique par une météo clémente, les vacances scolaires mais aussi par l'effet « place nette ».

Depuis vendredi 12 avril, de nombreuses opérations de police sont menées dans le quartier pour démanteler des trafics de stupéfiants. Durant trois semaines, les forces de l'ordre dont les effectifs sont renforcés par des unités extérieures comme des CRS ont pour but d'interpeller les trafiquants mais aussi réaliser des contrôles routiers, d'inspecter des commerces qui pourraient épauler des activités illégales, ou expulser les « nourrices » qui cachent la drogue pour les trafiquants ou les appartements squattés.

« On constate clairement une amélioration de la vie dans le quartier depuis que les policiers sont beaucoup plus présents », explique Lyna*, une adolescente de 13 ans scolarisée au collège des Hautes-Ourmes. « Il y a beaucoup moins de dealers depuis qu'il y a de grosses opérations de police tous les jours. Les habitants n'hésitent plus à passer du temps dehors au lieu de juste sortir par nécessité. Mais ces opérations nombreuses ne feront pas changer mes parents d'avis : ils veulent quitter le quartier. Ma mère est assistante maternelle et quand elle se promène avec sa poussette, elle doit éviter les lieux de deal. Malgré ses détours, ça arrive que les dealers réveillent et terrorisent ses enfants en criant « Ara ». C'est insupportable de vivre dans la peur. »

Devant le 4 Banat, de nombreux jeunes profitent des activités proposées par l'association Yelinhan. (Le Télégramme/Claire Staes)

Même sentiment pour Christiane qui habite à proximité du square de Serbie, un des points de deal les plus importants du Blosne. « Les dealers sont moins présents depuis quelques jours. Mais cette amélioration va durer trois semaines et après ? Ça va repartir comme avant ? Voire pire car les policiers seront mobilisés sur les Jeux Olympiques ? J'espère que le gouvernement va maintenir quelques coups de pression réguliers et refaire de grosses opérations car la vie au Blosne était merveilleuse avant mais cela se détériore considérablement à cause des trafics. Les habitants s'en vont. Regardez square de Serbie le nombre de volets fermés ? Tout le monde quitte le quartier. Je note qu'à Banat, le trafic s'est vraiment calmé voire arrêté depuis les interpellations mais à Serbie, les routes sont toujours bloquées par des encombrants. Il reste encore des vendeurs. Et l'ambiance est encore très pesante. Les intimidations sont quotidiennes. »

Avenue de Pologne, à Rennes, la CRS 10 multiplie les contrôles routiers. (Le Télégramme/Claire Staes)

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Un peu plus loin, près du centre commercial Saint-Elisabeth, au bout de l'avenue de Pologne, la CRS 10 multiplie les contrôles routiers ce mardi. « Nous, nous allons dans toutes les cités de France. Nous étions à Marseille il y a trois semaines. Nous y retournons dans trois jours. Le Blosne à côté, ça nous paraît agréable et tranquille. C'est très verdoyant. Ça ne donne pas le bourdon comme certaines cités de la région parisienne ou de Marseille. »

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