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Idées & Opinions par François Lenglet : Total, le mal-aimé à New York

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C'est Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, qui a mis le feu aux barrils en indiquant que notre pétrolier national étudiait sérieusement l'option d'un transfert vers New York.

Photo Valérie Vrel

C'est une petite phrase du PDG de l'entreprise qui a mis le feu au baril. Répondant à une question de l'agence Bloomberg, Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, a indiqué que notre pétrolier national étudiait sérieusement son transfert à New York. Non pas celui du siège social, qui resterait en France, mais celui de sa cotation boursière principale, qui quitterait ainsi le CAC 40. Après Tintin en Amérique, Total à Wall Street. Une affaire qui tombe mal, alors que l'exécutif se prévaut - non sans raison - d'avoir amélioré l'attractivité de la France aux yeux des investisseurs étrangers. Comment convaincre les patrons américains de déverser leurs billets verts dans l'Hexagone alors que l'une des toutes premières entreprises françaises s'exilerait à New York ? Comment la place financière de Paris, déjà reléguée en ligue 2 par sa taille moyenne, pourrait-elle faire face au départ d'une valeur qui compte pour 10% du CAC 40, son indice phare ?

L'exécutif fulmine, de voir ainsi s'afficher dans l'actualité une contre-publicité regrettable, à la veille du sommet Choose France qui devait faire de la retape pour les usines tricolores. Et il pointe l'ingratitude de Total. Pour obtenir les contrats d'exploitation des gisements d'hydrocarbures que vise le pétrolier, le soutien du gouvernement français a été évidemment déterminant. On gronde donc, dans les palais gouvernementaux. Et l'on s'inquiète. Car l'approvisionnement en énergie est évidemment stratégique pour le pays - une affaire de souveraineté. Sans compter le bénéfice qu'offre, pour le pouvoir politique, une entreprise qui accepte de maintenir sur le sol national des activités non rentables, voire de bloquer les prix du carburant en temps de crise.

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