< Back to 68k.news FR front page

Interview Emmanuel Charveron - BSA : "une nouvelle plateforme est dans les cartons"

Original source (on modern site) | Article images: [1]

Où va BSA ? C'est la question que l'on se pose depuis le retour plutôt confidentiel de la marque en 2023. Emmanuel Charveron, qui tient depuis peu la barre de la filiale européenne (hors Royaume-Uni), nous montre le cap. Désormais clairement défini, selon lui.

Emmanuel, BSA est de retour en France depuis maintenant près d'un an et il faut avouer que l'on ne voit pas énormément de Gold Star sur les routes. Quel bilan tires-tu, toi, de cette première année d'activité ?

Ah: question piège! En fait, c'est compliqué de faire un bilan au bout d'une quasi-année d'activité, car le retour de BSA en France, et plus largement en Europe, s'est opéré dans des circonstances défavorables: arrivée des motos tardive, stratégie d'organisation du réseau hésitante, tout ça était compliqué et assez confus. Pour tout dire, concrètement, le véritable retour de la marque, c'est cette année.

Qu'est-ce qui a changé entre 2024 et 2023 pour BSA ?

J'ai été recruté et nous avons pu commencer à véritablement travailler sur le réseau européen, hors Royaume-Uni. Et il y avait du boulot : on avait zéro concessionnaire en Espagne, zéro en Italie, zéro en Allemagne, et une trentaine seulement en France. Désormais, on a une quinzaine de points de vente en Italie et en Espagne, on est en train d'en signer en Allemagne et nous en avons 34 en France, avec la perspective d'atteindre les 60 d'ici la fin de l'année. Les choses commencent à être bien structurées, bien dimensionnées.

BSA, aujourd'hui, c'est Mahindra, un énorme groupe industriel indien. Autant dire que ce ne sont pas des amateurs ni des nouveaux venus dans l'univers du deux-roues. Comment ont-ils pu à ce point se louper sur le retour de cette marque ?

C'est un peu plus compliqué que ça : Mahindra a, depuis le début, une idée précise de ce que doit devenir BSA - une marque globale -, et aussi de comment relancer la marque au Royaume-Uni. Mais l'erreur a probablement été de penser que le marché UK tirerait automatiquement celui de l'Europe continentale : pour cette dernière, il n'y avait ni objectif ni stratégie. Par exemple, concernant la distribution, l'idée était de s'appuyer sur le réseau Peugeot Motocycles - une marque elle aussi dans le giron de Mahindra -, mais à pas de chats : en se contentant de faire appel à quelques bonnes volontés. Ça ne peut pas marcher exactement comme ça.

Alors, désormais, pour l'Europe continentale, et donc la France, quels sont les objectifs et quelle est la stratégie ?

En termes d'objectifs, nous visons, pour 2024, 1 500 exemplaires pour l'Europe occidentale, dont 500 pour la France. Concernant la stratégie, je suis prosaïque : il faut que BSA puisse s'appuyer à terme sur au moins 20 % du réseau de Peugeot Motocycles. Peugeot a 250 points de vente en France, 600 en Europe. Je considère que 20 % de ces gens doivent nous accompagner.

Ce n'est pas compliqué de demander à des points de vente spécialisés dans le scooter de vendre une néo-classique, comme la Gold Star ?

Non, parce que, premièrement, on ne va pas le demander à tous, deuxièmement, c'est un beau produit, qui peut faire entrer du monde dans un magasin, et troisièmement, on s'est débrouillés pour que l'installation des BSA dans les concessions, la création d'un corner qui leur est dédié, ne coûte pas cher aux revendeurs. Et enfin, on ne s'interdit pas d'aller chercher des revendeurs au-delà du réseau Peugeot.

La stratégie, c'est essentiel, mais on n'a pas encore parlé de la moto. Toi qui viens de chez Royal Enfield, tu la trouves comment, cette Gold Star ?

Tu te doutes bien que je vais être de parti pris, mais bon, je vais essayer d'être le plus honnête possible : je connais effectivement bien les Enfield et j'aime beaucoup

l'Interceptor 650. Mais je trouve le monocylindre de la Gold Star plus expressif et la moto plus facile de prise en main. Après, je n'ai rien d'autre à dire aux gens qu'essayez-la !

Dernière chose : BSA aujourd'hui, c'est un seul modèle. À quand le prochain ?

Ça arrive très bientôt : une variation sur la Gold Star 650, et aussi une nouvelle plateforme, de plus petite cylindrée, toujours néo-classique, sont dans les cartons.

< Back to 68k.news FR front page