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Oliver Stone en croisade pour le nucléaire

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« Dans les années 1970-1980, je croyais, comme beaucoup de monde, que l'énergie nucléaire était dangereuse. Le slogan "No Nukes" était à la mode. Des fadaises. J'aurais dû me réveiller plus tôt. » Installé dans la suite d'un hôtel parisien, Oliver Stone, 77 ans, fait son mea culpa. Il parle toujours un peu français, répond en anglais et plaide sans ambages pour le nucléaire, le moyen le plus efficace de lutter contre le changement climatique et de répondre au besoin croissant d'énergie dans le monde, selon lui.

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Il le proclame haut et fort dans son documentaire Nuclear Now. Un titre sans appel, assumé, et qui souligne l'urgence chez le cinéaste de JFK et de Wall Street de réveiller les consciences, après presque un demi-siècle de « désinformation et de propagande ». Et on connaît son ardeur dans ce genre de croisade.

À LIRE AUSSI Le nucléaire, carburant de l'ordinateur du futurNuclear Now est la suite logique du documentaire à succès d'Al Gore, Une vérité qui dérange (2006), sur les dangers du réchauffement et sur les énergies renouvelables, éolienne et solaire, qu'il juge personnellement « aléatoires en termes de production et [qui] coûtent des milliards de dollars ». Il croit en l'avenir de la nouvelle génération des SMR et EPR, sans prendre en compte qu'il n'y a pas de temps à perdre et qu'il faut des années pour les construire.

Comme à son habitude, l'ancien journaliste aime enquêter, parler vrai, manier le paradoxe et débusquer les incohérences, les zones d'ombre, comme il l'a fait récemment dans JFK Revisited (2021), dans lequel il évoque l'idée d'un complot politique de la CIA pour assassiner le président Kennedy. Cette fois, il s'engage un peu plus en revenant sur un demi-siècle d'histoire pour démontrer comment l'avenir radieux, « l'atome pour la paix », promis par le président Eisenhower, qui prévoyait l'abandon des énergies fossiles, a vite été torpillé auprès de l'opinion publique.

Lobbys pétroliers

Au banc des responsables, il cite « les lobbys pétroliers [qui] ont largement exploité les campagnes antinucléaires où l'on voyait une araignée radioactive mordre un homme ou un bébé contaminé avec trois yeux ». Ensuite, l'accident de la centrale nucléaire de Three Mile Island [28 mars 1979, NDLR], « sans victime ni fuite radioactive, rappelle-t-il, a inspiré quelques films bien faits mais pleins de conneries, comme Le Syndrome chinois [1979], suivi du Mystère Silkwood (1983). Enfin, Tchernobyl [26 avril 1986, NDLR] a fini d'enterrer les ambitions américaines pour développer la filière ».

À LIRE AUSSI Nucléaire : une alliance entre Framatome et le russe Rosatom fait des étincellesPersuadé que « l'énergie nucléaire est propre, cent fois plus sûre que les combustibles fossiles et [que] les accidents sont extrêmement rares », le cinéaste juge que l'abandon des réacteurs nucléaires au profit du gaz et du charbon a été un désastre pour l'Amérique. « La faute aux écologistes ! dénonce-t-il. Sans compter qu'on ne parlerait plus aujourd'hui de ce putain de changement climatique ! » Au sujet des déchets nucléaires, qui inquiètent les générations futures, il rétorque sans hésiter : « Ils sont moins polluants que le gaz, le pétrole ou le charbon et ne prennent pas plus de place qu'un magasin Walmart. »

Plutôt sceptique et critique sur les positions des deux candidats à l'élection présidentielle, Oliver Stone les renvoie dos à dos. « Joe Biden l'endormi est plutôt partisan du nucléaire mais les budgets ont été réduits. De son côté, Donald Trump se moque du réchauffement climatique et change souvent d'avis. » Ce qui le rassure ? « Grâce à Dieu, les nouvelles générations reconnaissent les avantages de cette énergie et sont moins stupides que la nôtre. » CQFD.

« Nuclear Now », documentaire suivi d'un débat en présence d'Oliver Stone, dimanche 5 mai, 21 heures, sur Paris Première.

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