< Back to 68k.news FR front page

Le secret des vols planés chez les marsupiaux

Original source (on modern site) | Article images: [1] [2]

Cet article vous est offert

Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous

Se connecter

Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Inscrivez-vous gratuitement

Chronique

Nathaniel Herzberg

Des scientifiques américains ont décrypté les conditions d'apparition du patagium, ce parachute naturel qui permet à plusieurs espèces de mammifères de planer.

Publié le 05 mai 2024 à 15h00, modifié le 06 mai 2024 à 00h21 Temps de Lecture 3 min. Read in English

Article réservé aux abonnés

Un phalanger volant (« Petaurus breviceps ») prend son envol de nuit, à l'université de Princeton (New Jersey). JOE MCDONALD

Quand les poules auront des dents… Chacun d'entre nous connaît l'expression. Enfin chaque francophone. La langue anglaise en revanche a choisi de mettre à l'honneur un autre animal. When pigs fly, dit-elle. La perspective de voir les cochons voler est tout aussi impossible, évidemment. Encore que… Si la plupart des mammifères restent cantonnés sur le plancher des vaches, la capacité de voler, ou plutôt de planer, est apparue plusieurs fois dans cette classe de vertébrés - à laquelle, rappelons-le, nous appartenons. On pense aux chauves-souris, expertes du vol actif. Mais d'autres mammifères, comme les écureuils volants, les colugos et trois espèces de marsupiaux planent avec dextérité.

C'est à ces dernières qu'une équipe de chercheurs américains s'est particulièrement intéressée afin de comprendre comment a bien pu apparaître le patagium, cette membrane qui s'étire entre les pattes et les flancs, leur conférant leur fameux superpouvoir. Pourquoi elles et pas une des 1 400 espèces de chauves-souris ?

« Pour deux raisons, explique Ricardo Mallarino, maître de conférences à l'université Princeton (New Jersey) et coordinateur d'une étude parue le 24 avril dans la revue Nature. D'une part parce que le patagium est apparu indépendamment chez ces trois espèces proches, ce qui nous permet de réaliser des comparaisons. Et d'autre part parce que cette membrane s'y développe non pas dans l'utérus mais dans la poche maternelle, accessible donc à l'expérience. » Rappelons en effet que les marsupiaux, y compris les grands kangourous, donnent naissance à des larves d'environ 1 gramme… qui rampent jusqu'à la poche ventrale, s'accrochent à un téton et y achèvent leur développement.

L'équipe a d'abord séquencé le génome de ces trois espèces mais aussi de onze autres espèces de marsupiaux dépourvues de la fameuse membrane. Elle n'y a pas trouvé de mutations de gènes capables d'expliquer le phénomène. En revanche, chez les trois espèces planantes, elle a observé une évolution accélérée à proximité du gène Emx2. Des modifications différentes, témoins d'une histoire singulière propre à chaque espèce, mais toutes situées dans la même région.

Un élevage de phalangers volants

Ce gène n'est pas un inconnu pour tous ceux qui étudient la mise en place des grandes structures anatomiques chez l'embryon. Présent chez tous les mammifères, il est notamment impliqué dans le développement du cerveau et de la ceinture pelvienne. Se pourrait-il qu'il jouât également un rôle majeur dans la croissance du patagium ?

Il vous reste 46.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s'affichera sur l'autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes

Lecture restreinte

Votre abonnement n'autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d'informations, merci de contacter notre service commercial.

< Back to 68k.news FR front page