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La BNF met en quarantaine quatre livres empoisonnés

Original source (on modern site)

Si vous projetiez de consulter ce week-end l'Anthologie bilingue de poésie roumaine d'Henry Stanley, la BNF a une mauvaise nouvelle pour vous : le livre est en quarantaine, en compagnie de trois autres ouvrages.

La raison ? Ces quatre ouvrages du XIXe siècle ont été décorés au « vert de Paris », une teinte contenant de l'arsenic et qui pourrait provoquer des malaises ou vomissements chez celles et ceux qui les consultent. En théorie du moins car dans les faits, aucun cas n'a été signalé où que ce soit dans le monde, ces dernières années.

« Projet livres empoisonnés »

L'alerte est venue à la fin des années 2010 d'universitaires qui ont découvert cet élément chimique sur la couverture d'ouvrages datant de cette époque. Un programme de recherche germano-américain appelé Poison Book Project (Projet livres empoisonnés) essaie de recenser les livres concernés. La grande majorité de ceux connus jusqu'ici se trouvent aux États-Unis.

La BNF a comparé les titres déjà identifiés dans d'autres pays avec son propre catalogue. Et après analyse, quatre volumes sur les 28 potentiellement concernés contenaient bel et bien de l'arsenic.

« Ces ouvrages ont été mis en quarantaine et vont faire l'objet d'une analyse complémentaire par un laboratoire extérieur destinée à évaluer la quantité d'arsenic présente dans chaque volume », a indiqué l'institution qui se penche sur d'autres livres à la couverture verte « au-delà de la liste du Poison Book Project ».

Les quatre ouvrages en quarantaine ont en commun d'avoir été imprimés en Grande-Bretagne, et rarement consultés. L'arsenic était prisé pour la teinte baptisée « vert de Schweinfurt » ou « vert de Paris » qu'il donnait aux couvertures, entre les années 1790 et 1880 selon la base de données actuelle. Ce pigment était principalement utilisé dans les pays anglophones et en Allemagne, plus rarement en France.

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