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Un second lanceur d'alerte sur Boeing meurt dans des conditions étranges

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Le 9 mars dernier, un ancien employé du constructeur aéronautique américain Boeing était retrouvé mort dans son véhicule, une plaie par balle « auto infligée » selon la police. Il devait être entendu le jour même par les autorités sur une déposition dans laquelle il avait soulevé des « problèmes de sécurité » chez Boeing. Et mardi, c'est un second lanceur d'alerte dénonçant des faits similaires chez Boeing qui a succombé à une infection soudaine et grave selon Time.

L'homme s'appelait Joshua Dean, il avait 45 ans et il travaillait pour un fournisseur de Boeing, Spirit AeroSystems. Dès le mois d'octobre 2022, l'employé avait fait remonter à sa hiérarchie ses inquiétudes sur des défauts de fabrication de certains 737 Max. Il évoquait notamment des trous de cloisons mal percés. Ce problème n'a été rendu public qu'en août 2023, Boeing ayant dû se résoudre à communiquer sur des retards de livraison liés à la correction de ce problème. Entre-temps, selon le Wall Street Journal, l'employé a fait l'objet de « pressions » pour minimiser les défauts dénoncés avant d'être licencié en avril 2023.

L'incident du 737 Max d'Alaska Airlines

Pour ce licenciement, qu'il considérait comme abusif, s'estimant le bouc émissaire de l'histoire, Joshua Dean avait déposé plainte auprès de l'autorité de l'aviation civile américaine, la FAA et du ministère du Travail. Quelque temps plus tard, en janvier 2024, un incident survenu sur un 737 Max d'Alaska Airlines donna du crédit aux accusations de l'ex-employé, lequel affirmait que son ex-employeur privilégiait les délais de livraison à la sécurité et encourageait ses ouvriers à cacher les défauts. D'ailleurs, ce non-respect du contrôle qualité avait été démontré par un audit de la FAA en mars dernier.

Mais dans la foulée, Joshua Dean a commencé à développer des difficultés respiratoires. Son état de santé s'est rapidement détérioré, sa famille le décrivant comme « très critique » fin avril. Diagnostiqué porteur de la grippe B et d'une sorte de staphylocoque doré (SARM), il avait aussi développé une pneumonie et fait un AVC.

Il est finalement décédé, mardi, deux semaines après l'apparition des premiers symptômes a annoncé le Seattle Times. Sur la radio locale NPR, la mère de l'ancien employé a affirmé que la famille ne sait « pas exactement de quoi il est mort ». Son avocat, Brian Knowles, qui représentait aussi le premier lanceur d'alerte décédé, assure qu'il ne veut « pas spéculer » sur la mort de son deuxième client lié à Boeing. Et s'il attend des « preuves des autorités chargées de l'enquête », il craint aussi que la peur empêche d'autres personnes de s'exprimer.

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