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Le mystère du trou géant dans la banquise de l'Antarctique vient d'être résolu

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L'Antarctique cache encore bien des mystères, que les scientifiques s'acharnent à percer. Une étude publiée ce 1er mai dans la revue Science Advances vient lever le voile sur l'un d'entre eux: le fascinant «trou» de Maud Rise, du nom du plateau océanique de la région.

Le continent est parsemé de trous dans la glace, appelés «polynies», notamment utilisés par les mammifères marins comme petits espaces pour respirer. La plupart du temps, ces trous sont observés près des rivages. Un gigantesque trou fait exception, la fameuse polynie de Maud Rise.

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Il a été observé pour la première fois en 1974 et n'apparaît pas chaque année, indique ScienceAlert. Quasiment disparu pendant plusieurs décennies, il réapparaît sans prévenir en 2016, puis en 2017. Un retour en force: sa taille passe subitement d'une superficie de 9.500 kilomètres carrés à 80.000 kilomètres carrés en un mois à peine -une croissance de 740%… Soit plus de deux fois la superficie de la Belgique! Il va, il vient, et les scientifiques n'y comprenaient rien. Jusqu'à aujourd'hui.

La dernière étude sur le sujet apporte une explication à ce drôle de phénomène. En s'appuyant sur des images satellites, des objets flottants et même des phoques portant des chapeaux permettant de récolter des données, la sentence est tombée: tout est de la faute d'Ekman. Ou plutôt, de la spirale d'Ekman.

Courants de Weddell et spirale d'Ekman

C'est en fait tout un processus qui s'aligne parfaitement pour créer cette polynie. D'abord, les courants circulaires de la mer de Weddell entraînent une remontée d'eau chaude. Cette remontée fait fondre la banquise, qui refroidit alors l'eau en surface, entraînant un cercle vicieux. Mais ce n'est pas tout.

Les courants de Weddell font également remonter à la surface de grandes quantités de sel, qui abaissent considérablement le point de congélation de l'eau. Assez pour créer cet immense trou? Pas encore.

La spirale Ekman prend ensuite le relais. Lorsque le vent souffle à la surface, l'eau peut être poussée latéralement, créant cette fameuse spirale. En éloignant les couches supérieures de l'eau, le vent fait remonter de l'eau profonde. Celle-ci est toujours plus salée que l'eau en surface. Le sel s'accumule alors autour de la polynie de Maud Rise, empêchant l'eau de geler et le trou de se fermer.

Cette découverte permet aux scientifiques de mieux comprendre les fluctuations de la glace en Antarctique. Mais elle n'est pas porteuse de bonnes nouvelles. Selon les climatologues, les vents hivernaux du continent pourraient être de plus en plus forts et fréquents, multipliant le nombre de polynies et transformant la zone en un véritable gruyère de glace.

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