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Elle a fondé une entreprise de biotechnologie grâce à un concours scientifique européen

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Andrea Stephany Diaz a créé une startup dans le but d'améliorer le diagnostic du cancer du poumon après avoir participé en 2022 à un événement européen dédié aux jeunes chercheurs.

Andrea Stephany Diaz déborde d'enthousiasme lorsqu'elle raconte comment elle a créé sa propre entreprise de biotechnologie il y a deux ans, à l'âge de 24 ans, dans l'objectif de révolutionner la détection du cancer du poumon.

«La science et la santé humaine m'ont toujours passionnée», a déclaré Stephany Diaz, née au Venezuela et résidant en Europe depuis 13 ans. «Même au lycée, je rêvais de devenir entrepreneuse et de monter un jour ma propre entreprise.»

Inspirée par l'Union européenne

L'idée de sa startup de biotechnologie, OncoSwab, lui est venue en septembre 2022 lors d'un événement européen dédié aux jeunes talents du secteur de la recherche. Intitulé EU TalentOn, l'événement s'est tenu pendant cinq jours à Leiden, aux Pays-Bas.

L'événement a réparti en équipes les 104 participants venus de toute l'Europe et les a mis au défi de trouver les meilleures réponses scientifiques aux problèmes sociétaux les plus urgents, comme la pollution des sols, le changement climatique et le cancer.

En fait, EU TalentOn a sollicité des jeunes qui voulaient changer le monde. Stephany Diaz a déposé sa candidature et remporté une invitation. Elle a ainsi participé aux deux derniers jours de la rencontre, le week-end du 17 et 18 septembre.

«J'avais le très vif désir d'avoir un impact sur la vie des patients», a-t-elle déclaré. «Ce week-end a changé ma vie. Il y a eu un avant et un après EU TalentOn.»

La route vers le succès

D'après l'Organisation mondiale de la santé, le cancer du poumon est souvent diagnostiqué tardivement, ce qui en fait la principale cause de décès liés au cancer dans le monde. Le tabagisme est la principale cause de ce type de cancer.

Le parcours professionnel de Stephany Diaz dans le domaine de la lutte contre le cancer est loin d'être direct.

Elle a quitté le Venezuela pour s'installer à Madrid, en Espagne, à l'âge de 12 ans. Après avoir obtenu un diplôme en biochimie à l'Université Autonome de Barcelone, elle a entamé une maîtrise de biotechnologie moléculaire et travaillé comme assistante de recherche. C'est ainsi qu'elle a eu l'opportunité d'étudier, entre autres, la régénération des vaisseaux sanguins après un accident vasculaire cérébral.

Elle a ensuite rejoint à Hambourg une entreprise de biotechnologie allemande qui développait des cellules souches pour la recherche médicale, puis s'est mise à son compte pour travailler sur des projets de communication scientifique.

En parallèle, elle avait l'habitude de prendre des notes sur son téléphone sur les idées et opportunités commerciales qui retenaient son attention dans la vie quotidienne.

La parole aux talents

Puis EU TalentOn a eu lieu.

Très vive et communicative, Stephany Diaz a été choisie lors de l'événement pour présenter l'idée de son équipe dans la catégorie consacrée à la lutte contre le cancer: et s'il était possible de créer un test tel que celui utilisé pour la Covid pour le cancer du poumon? L'équipe a remporté le prix du meilleur argumentaire. 

Mais autre chose s'est aussi produit: Stephany Diaz a rencontré des personnes qui avaient les mêmes idées qu'elle et, surtout, le docteur Pablo Lara, chercheur en cancérologie à l'Université de Leiden.

Elle a aussi fait la connaissance d'autres personnes qui l'ont accompagnée dans sa démarche.

«J'avais soif de créer quelque chose d'innovant et, après TalentOn, je n'arrivais littéralement plus à dormir à force de réfléchir au problème du diagnostic du cancer du poumon», a déclaré Stephany Diaz. «M. Lara partageait mon obsession et nous avons immédiatement commencé à échanger presque tous les jours.»

Elle décrit M. Lara comme l'archétype du scientifique de génie qui émet des idées et fait des expériences. 

Un partenariat pour aller plus loin

Cette collaboration s'est avérée capitale pour l'aider à réaliser son rêve et créer une entreprise. Pourtant, l'entreprise a mis beaucoup de temps à démarrer, jusque courant 2023.

«Il n'y avait que M. Lara et moi», a déclaré Stephany Diaz. «Ces premiers mois ont été vraiment les pires. On nous traitait de fous. Pendant six à huit mois, nous n'avons essuyé que des refus.» 

Grâce à leur ténacité, ils ont fini par créer OncoSwab et par décrocher un financement. C'est ainsi qu'ils ont commencé à faire progresser leur idée de dépistage du cancer du poumon. 

Aujourd'hui, ils travaillent avec des pneumologues des Pays-Bas, de Suisse et des États-Unis pour détecter le cancer du poumon à partir de prélèvements nasaux. Ce test peut déterminer si un patient a besoin d'une tomodensitométrie ou d'un scanner plus complexe. 

«Notre objectif est de faire en sorte que la détection du cancer du poumon devienne aussi répandue que le dépistage du cancer du sein», a déclaré Stephany Diaz.

Elle s'est refusée à tout commentaire sur la technique utilisée par l'entreprise car elle n'en est encore qu'au stade pré-commercial.

Aujourd'hui citoyenne espagnole, Stephany Diaz est épanouie dans son travail mais n'en est pas moins animée par un sentiment d'urgence. 

«J'ai littéralement l'impression d'utiliser la moindre cellule grise de mon cerveau dans mon entreprise, ainsi que toutes les compétences que je possède», a-t-elle déclaré.  «Je dois déployer des trésors d'ingéniosité si un problème survient et je fais du brainstorming avec mon équipe.»

Stephany Diaz a pris la parole à l'occasion des Journées européennes de la recherche et de l'innovation les 20 et 21 mars 2024 à Bruxelles, en Belgique, précisant que ce type d'événement l'intéressait particulièrement.  

«J'aime parler avec les autres, j'aime tisser de nouveaux liens, j'aime rencontrer des gens et j'aime écouter ce que les autres ont à raconter», a-t-elle déclaré. «Et il s'avère que désormais cela fait en quelque sorte partie de mon travail.»

Les opinions de la personne interrogée ne reflètent pas nécessairement celles de la Commission européenne.

Plus d'infos

Cet article a été publié initialement dans Horizon, le magazine de l'UE dédié à la recherche et à l'innovation.

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