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Comment les moustiques sont-ils parvenus à envahir la Terre ?

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Responsables de nuisances et surtout de la transmission de maladies, les moustiques ont colonisé la planète. Comment ces insectes beaucoup plus anciens que l'Homme moderne ont-ils pu réussir ce tour de force ?

Les moustiques, déjà présents au temps de la Pangée

Les moustiques font régulièrement l'objet d'articles dans les médias. Ces publications traitent souvent de solutions pour en venir à bout, qu'il s'agisse de pièges ou autres solutions naturelles comme les chauves-souris. Frédéric Simard, directeur de Recherche en entomologie médicale à Institut de recherche pour le développement (IRD) a quant à lui traité une autre question dans un article publié par The Conversation le 28 avril 2024. Il a tout simplement expliqué comment les moustiques ont réussi à envahir notre planète.

Certaines études permettent d'estimer l'arrivée des moustiques il y a plus de 220 millions d'années. Récemment, d'autres recherches ont même permis d'identifier la plus ancienne lignée de moustiques, à l'aide de fossiles vieux de 125 millions d'années. Ainsi, il s'agit d'animaux beaucoup plus anciens que l'humain moderne. À cette époque, la Terre possédait un continent unique (la Pangée) et les ancêtres des moustiques d'aujourd'hui se multipliaient déjà en explorant tous les coins humides nécessaires à leur reproduction.

Des stratégies bien rodées

Les moustiques se développent tout d'abord dans l'eau durant leur stade larvaire. Au fil des âges et de l'évolution, ils ont rodé différentes stratégies afin d'exploiter la plupart des milieux aquatiques offerts par la nature, par exemple les rivières, flaques et autres mares. Certains préfèrent les plantes tropicales et les trous dans les arbres qui ont accumulé assez d'eau pour le développement des larves. Citons également d'autres lieux très variés où certaines espèces se multiplient, à savoir les eaux saumâtres des mangroves, les fossés, les petits ruisseaux, les égouts des villes ou encore les coupelles des pots de fleurs.

En somme, la présence d'eau est potentiellement synonyme de multiplication d'une ou plusieurs espèces de moustiques, et ce, même s'il existe quelques régions inhospitalières pour ces insectes, à savoir les lieux où l'eau est gelée, principalement au niveau des pôles et des sommets.

Crédits : mountbatten421 / iStock

Un rôle important pour la survie des écosystèmes

Aujourd'hui, l'humanité connaît plus de 3 500 espèces de moustiques situées sur tous les continents, avec différents assemblages d'espèces dont la formation remonte au temps de la Pangée. Or, la succession de nouvelles générations séparées par les continents a donné lieu à une accumulation de différences génétiques qui ont finalement généré de nouvelles espèces. Or, la génomique permet de comprendre en partie l'histoire évolutive de ces espèces, révélant notamment l'extraordinaire potentiel adaptatif des moustiques en général.

Selon Frédéric Simard, il est question d'une sélection de variants plus performants qui s'adaptent à des environnements de différents types ou à des environnements changeants. Cela concerne principalement le taux de fécondité et la durée de la gestation, ce qui permet aux moustiques de se multiplier tout en maintenant une importante diversité génétique, génération après génération. Cela apporte également à ces insectes nuisibles plus de réactivité et de résilience face aux changements, que ceux-ci soient ou non en lien avec les activités humaines.

Bien que certaines espèces de moustiques soient source de nuisance et surtout de la transmission de maladies, la plupart jouent toutefois un rôle majeur dans l'intégrité des écosystèmes naturels. Ces insectes servent de nourriture à de nombreux animaux insectivores aquatiques ou aériens, mais il est également possible de citer leurs larves qui participent à la dégradation de la matière organique dans l'eau. Les moustiques adultes motivés par leur besoin en sucre participent aussi à la pollinisation de certaines plantes, un aspect vital pour la survie des écosystèmes.

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