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INFO FRANCEINFO. Affaire Le Scouarnec : fin de l'enquête dans l'affaire de l'ex-chirurgien accusé de viols et d'agressions sexuelles sur près de 300 enfants

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Au terme de sept ans d'enquête, les investigations sont terminées dans l'affaire Le Scouarnec, ancien chirurgien mis en examen pour viols et agressions sexuelles.

Publié le 25/04/2024 05:00

Temps de lecture : 3 min

Des dossiers en salle d'audience au procès du chirurgien français Joël Le Scouarnec, en mars 2020. (GEORGES GOBET / AFP)

La juge d'instruction chargée d'enquêter sur l'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec - mis en examen pour des viols et des agressions sexuelles dans un dossier impliquant près de 300 enfants - a terminé ses investigations, au terme de sept ans d'enquête, révèle, jeudi 25 avril, franceinfo.

La magistrate qui instruit ce dossier volumineux - plusieurs centaines de milliers de pages - vient d'avertir l'accusé et les parties civiles. Le procureur doit désormais rendre ses réquisitions, dire s'il souhaite que l'ancien chirurgien soit renvoyé en procès. Ce sera ensuite au tour de la juge d'instruction de rendre sa décision finale et de dire, dans les prochains mois, si elle renvoie l'ancien chirurgien devant la cour d'assises.

"Il y aura indubitablement un procès"

"Cette fin de l'instruction est un acte attendu de longue date" par les victimes, réagit auprès de franceinfo maître Frédéric Benoist, avocat de l'association La Voix de l'Enfant, partie civile dans cette affaire. "Joël Le Scouarnec a épuisé toutes les voies de recours, ce qui était son droit strict. Maintenant, le droit strict des victimes est d'obtenir l'audiencement, il y aura indubitablement un procès", poursuit l'avocat qui espère qu'il aura lieu "au premier semestre 2025". Selon lui, "il s'agira d'un procès hors norme. Il est normal que chaque victime puisse être présente et représentée".

Francesca Satta, avocate d'une dizaine de parties civiles, affirme que "les victimes attendent que justice soit rendue". "Le temps de la justice est ce qu'il est, poursuit-elle, il est toujours trop long face à la douleur ressentie, face au besoin d'être réparé et de reprendre, si possible, le cours d'une vie normale". Elle assure qu'"il est temps qu'une réponse judiciaire soit faite mettant ainsi un frein à l'insoutenable".

De son côté, Maître Maxime Tessier, l'un des avocats de Joël Le Scouarnec déclare : "Nous nous y attendions, cela permet d'envisager la suite. Cette nouvelle phase nous permettra d'argumenter, de regarder fait par fait. La défense jouera son rôle, nous nous attendons à ce qu'il y ait un procès".

En cas de procès, celui-ci est susceptible de durer plusieurs mois. Dans ce dossier, 293 personnes sont actuellement reconnues parties civiles par la cour d'appel de Rennes. Pour rappel, initialement il y avait 312 victimes dans ce dossier mais en décembre 2022 la cour d'appel de Rennes en a exclu 19, à cause de la prescription. Symboliquement, certaines victimes souhaitent que l'audience - si elle a lieu - se tienne dans la salle des grands procès de la cour d'assises de Paris où a notamment été jugé Salah Abdeslam, un des auteurs des attentats du 13 Novembre.

Jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle

Joël Le Scouarnec est soupçonné d'avoir sévi pendant 23 ans, entre 1991 et 2014 un peu partout dans l'ouest de la France : Finistère, Morbihan, La Rochelle, Indre-et-Loire, Tours... Lors de l'enquête, tentaculaire, les enquêteurs ont retrouvé un carnet de plusieurs milliers de pages dans lequel cet homme de 73 ans notait le nom de ses victimes. Il y décrivait des pratiques sexuelles qu'il aurait eues avec elles. Dans plus de la moitié des cas, les petites victimes étaient des garçons. L'ex-chirurgien les rencontrait dans les hôpitaux où il travaillait.

Décrit comme distant et détaché pendant ses interrogatoires, Joël Le Scouarnec a reconnu certains faits qui lui sont reprochés. Des faits essentiellement d'agressions sexuelles et non pas les plus graves, ceux de viols. Dans ce dossier, il risque jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. L'ancien chirurgien - actuellement en prison - a déjà été condamné en décembre 2020 par la cour d'assises de Saintes (Charente-Maritime), à 15 ans de réclusion criminelle pour viols et d'agressions sexuelles sur mineures : une petite voisine, deux de ses nièces et une ancienne patiente de la clinique de Loches (Indre-et-Loire) où il a exercé.

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